Cartes de nomenclature : l'habitat préhistorique

 

Quand Louiselle a une idée dans la caboche ... 😏

 

L'idée fixe de la Damoiselle, depuis plusieurs mois, est de vivre comme une enfant sauvage. Elle peaufine sa vie future dans ses moindre détails, et organise.

 

"D'abord, je m'achète une cabane avec mon argent de poche. Ensuite, j'adopte un chevreau, que je dresse dès le plus jeune âge pour qu'il puisse tirer un petit travois. J'en aurai besoin, tu sais, car il faudra que je parcours des kilomètres, chaque jour pour trouver de l'eau potable. Je travaillerai du matin au soir !! Oui, c'est du boulot, la vie sauvage !!"

 

Son jeu favori, en ce moment, est de se faire interviewer.

 

"Maman, demande-moi comment je ferai, quand je serai sauvage !?"

 

Alors, je questionne :

 

"Comment feras-tu pour t'abriter du froid ?

 

- Je me construirai un abri avec du bois récolté dans la forêt. Ce sera un abri démontable, que je pourrai placer sur mon travois quand je voudrais voyager. Ma chèvre la tirera, mais je l'aiderai à pousser. Ou alors, je vais acheter une cabane avec mon argent de poche, et je l'installerai au jardin. Ce serait trop bien, d'avoir une cabane rien qu'à moi, mais le problème, c'est que c'est très cher une cabane. Même si elle est très petite, c'est cher. Alors, j'économise, on verra bien. Mais tu sais, Maman, quand j'aurai ma cabane, je ne rentrerai plus jamais à la maison. Tu pourras utiliser ma chambre pour en faire un bureau, par exemple, ou une chambre d'amis. Pas de soucis, je n'en aurai plus besoin. Le seul truc que je te demande, c'est de ne pas donner mes peluches. Je ne pourrai pas les prendre avec moi, bien sûr, elles prennent trop de place, mais je veux les garder toute ma vie.

 

- Comment feras-tu pour te laver ?

 

- J'irai dans la rivière. Même en hiver. Ou j'utiliserai de l'eau de pluie. J'aurai froid, oui ! Oh là là ! Mais je serai habituée. Et le jour, je me ferai toute belle pour aller à l'école : une vraie petite fille modèle. Personne ne devinera que j'ai dormi dehors et que je suis une enfant sauvage.

 

- Comment  feras-tu pour manger ?

 

- Je cultiverai un potager au pied du figuier. Tu ne te sers pas de ce coin-là, mais avec moi, ça poussera, ne t'en fais pas ! Je boirai le lait de ma chèvre et je ferai du fromage, aussi. Je prendrai les oeufs de nos poules. Ça me fera déjà une bonne base, tout ça, pour manger. Le problème, c'est que j'ai goûté l’œuf cru et que je n'aime pas. Il faudra que je les fasse cuire, et donc : que je fasse un feu. Mais ça ira. Et puis je chasserai les rats, les souris et les oiseaux. Ils ne se conserveront pas longtemps, il faudra que je chasse tous les jours.

 

- Comment feras-tu pour t'habiller ?

 

- Je tisserai les poils de ma chèvre. Ce sera une chèvre angora, avec des poils très doux ! Je me ferai des bottes, plein de moumoute, et beaucoup de ficelle, aussi.

 

- Comment feras-tu pour faire caca ?

 

- Je creuserai un trou, et j'enterrai tout. C'est naturel, et ça aidera les plantes à pousser par dessus !"

 

Etc, etc.

 

Louiselle a réponse à tout. 😊

 

La vraie question devient : pourquoi ne se lance-t-elle pas dans la vie sauvage tout de suite ? Vous pensez sans doute que c'est parce qu'il gèle à pierre fendre, mais vous n'y êtes pas. C'est parce qu'elle n'a pas encore son chevreau. Le chevreau est la pierre angulaire de tout le projet.

 

Et la cabane, aussi.

 

C'est la première préoccupation de l'homme sauvage, ça : se loger. 

 

La Damoiselle y réfléchit ardemment.

 

En attendant, je me suis penchée sur la manière dont les hommes se sont abrités durant les 95 premiers pour 100 de leur histoire. Du temps où ils n'avaient, pour ce faire, que leurs bras, et les ressources naturelles de leur environnement direct. J'ai composé des cartes de nomenclature qui, vous vous en doutez, passionnent mon enfant des bois ... et l'inspirent autant qu'ils l'émerveillent : elle est consciente du savoir-faire qu'il lui reste à développer !

 

Je me suis beaucoup amusée à faire ses cartes, et j'ai découvert que, durant la longue Préhistoire, il n'y avait pas, à proprement parler, "d'évolution" de l'habitat. Certes, la sédentarisation marque un tournant : les maisons n'ont plus besoin d'être démontables, et doivent résister au temps. Mais pour le reste, c'est toujours le même refrain : l'homme prend ce qu'il a autour de lui, et fait avec. On trouve ainsi des huttes veilles de 40 000 ans, qui ressemblent à s'y méprendre à celle datant de - 6 000, si les ressources locales sont identiques. C'est fou, quand même.

 

J'ai essayé d'illustrer l'habitat humain par des maisons du monde entier - et pas seulement les archétypes européens que nos enfants ont l'habitude de voir reconstitués.

Voici comment se présente ce matériel - pour chaque type d'habitat :

 

Deux cartes "images"

J'ai choisi une photo de reconstitution, et un dessin "en coupe", dévoilant le plus possible l'intérieur de l'habitation.

On commence par présenter ces deux images à l'enfant, qui doit former les paires :

Une légende :

 

Chaque habitat se réfère à un site archéologique authentique (tant qu'à faire ...) qui est donc mentionné, ainsi que le pays où a eu lieu la découverte, et sa datation. Enfin, je précise les matériaux de construction utilisés. C'est principalement sur eux que l'enfant va s'appuyer pour mettre en relation chaque couple d'images avec sa légende.

Un texte informatif :

Le texte donne quelques détails sur l'environnement des sites, les matériaux à disposition, les procédés de construction, les découvertes archéologiques ...

Je lance un petit jeu à ce stade : "Je vais te lire un texte, et tu m'arrête dès que tu as trouvé à quelle habitation il fait référence."

 

Bon, vous verrez si vous testez : ce n'est pas difficile ! L'objectif n'es pas de mettre l'enfant en difficulté, mais de lui apporter des éléments de compréhension et d'analyse, bien sûr. 😉

Si ces cartes vous intéressent,

Les images et leurs légendes  sont téléchargeables ICI.

Et les textes informatifs sont LÀ.

 

Et pour la suite du projet, nous passons à la pratique - Louiselle a besoin de s'entraîner, pour sûr, construire une cabane, ça s'apprend ! 😏

 

Voici un aperçu de ce qui nous occupe en ce moment :

 

Oui, parce que l'idée de base à retenir est la suivante : les fourrageurs faisaient avec ce qu'ils avaient sous la main. Et ce que nous avons sous la main, nous, c'est du carton ... 😏 Pas sûre que les archéologues du futur retrouveront moult vestiges de notre cabane paléolithique ... 😄

C'est à suivre donc, et en attendant, voici les autres articles du blog relatifs à la Préhistoire pour que vous n'ayez pas à les chercher !

- Les cartes de nomenclature des hominidés.

- La bibliok'lipop de la Préhistoire.

- Et le récit "façon Chalotte Mason".

Bonne soirée à tous, et n'oubliez pas de savourer le confort de nos maisons modernes ! 😉