Je reprends le fil de notre second récit. 😊
( Pour mémoire, le texte est à télécharger ICI,
Aujourd'hui, si vous le voulez bien, entrons dans le cœur même du module : la naissance de la vie !
Les petites activités proposées aux enfants au cours du second Récit Montessori grouillent de vie - bien entendu. J'espère que vous aimez les bêbêtes parce que ça va pulluler sec dans les prochains articles, je vous préviens ! 😄
Celle du jour est très très simple, vous allez voir ! Elle a été réalisée chez nous en septembre dernier - je m'excuse pour le retard de publication ! - et il vous faudra peut-être attendre le printemps pour la reproduire si elle vous intéresse ... Quoiqu'il puisse être intéressant de voir le résultat en hiver aussi, après tout ?! 😏
Nous voilà au chapitre III de mon récit (CLIC !), justement intitulé :
La naissance de la vie
La théorie (en bref) :
De
minuscules morceaux de matière (macromolécules) se rassemblent pour
devenir vivants : c'est l'apparition des premières cellules. La vie naît
... et cela reste, scientifiquement parlant, un grand mystère ...
La pratique :
Pour illustrer ce chapitre, l'idéal serait une activité qui
permette de créer la vie à partir de rien. C'est impossible, évidemment,
et bien présomptueux. 😊
Lorsque
j'étais enfant, j'étais abonnée à Wapiti, et dans quelque part dans un
numéro, j'avais lu, alors que j'étais âgée d'une dizaine d'année,
l'expérience suivante, qui m'avait profondément marquée, bien que je ne
l'ai jamais réalisée à l'époque :
En substance : "Prélève un peu d'eau d'une mare dans un bocal. Observe-la quelques jours, tu verras la vie s'y développer !"
N'est-ce pas que cette petite expérience entre bien
dans notre cadre ? Si elle m'est restée si longtemps en mémoire, c'est parce qu'elle attendait son heure, tout simplement. 😉
Matériel requis :
- Un bocal (avec couvercle pour le transport).
- Facultatif : loupe, microscope USB.
Activité : La petite vie aquatique
Mi-septembre, nous
sommes allés remplir un bocal d'eau au lavoir de notre village. C'était
de l'eau trouble, mais je vous assure qu'à première vue, nous n'y
voyons aucune trace de vie, si ce n'est quelques lambeaux d'algues
minuscules en suspension. Arrivés à la maison, on ôte le couvercle, que
l'on place au chaud, à la lumière - mais sans soleil direct. Nous
observons.
Incroyable
! Ça grouille de vie dès les premières minutes. Nous avons embarqué,
sans le savoir, quelques vers de vase et de tout petits escargots d'eau
(des physes, comme nous l'apprendrons plus tard). Comment avons-nous
fait pour ne pas nous en apercevoir ? En tout cas, les gastéropodes
colonisent rapidement les parois du bocal, qui semblent fort leur
convenir : au microscope, on voit leur petite bouche s'ouvrir et se
fermer ... Ils mangent ! Et se déplacent viiiite !! (au microscope, tout
au moins 😉). Nous observons qu'ils remontent fréquemment à la
surface, puis redescendent. C'est qu'ils sont dotés d'un poumon, oui,
et respirent le même air que vous et moi. Les physes sont en réalité des
descendants des escargots terrestres !
Nous
continuons de scruter : il y a autre chose ... De petites particules
... vivantes. On le sait parce qu'elles se déplacent (la plupart par
propulsion) dans un mouvement qui ne doit rien aux micro-courants de
notre bocal. La plupart sont trop petites pour que nous puissions les
reconnaitre, mais nous identifions des gammares, peut-être aussi des larves d'éphémères, ainsi que quelques larves de moustiques. Le contraire aurait été étonnant. 😅
Ces
animaux minuscules sont difficilement observables au microscope - qui
gère mal leur mouvement et les profondeurs de champ. N'empêche, notre
œil humain aura suffit pour nous en convaincre : le moindre verre d'eau
croupie grouille d'une vie insoupçonnée. C'est tout un écosystème que
nous avons prélevé dans notre bocal. 😮
Plus les heures passent, et plus la vie se manifeste : impossible de jeter un regard dans notre bocal sans repérer un frémissement ... de vie ... 😊
Et
à propos d'écosystème : on retourne au lavoir trois jours plus tard
pour reverser notre échantillon là où nous l'avons pris. L'éducation à
l'écologie, c'est d'abord ça : beaucoup d'humilité (non, ces bêbêtes ne
seront pas "plus heureuses" chez nous, elle n'ont pas besoin de nous
pour vivre !) et de respect (on remet toujours un animal prélevé là où
on l'a pris, même s'il s'agit d'une simple coccinelle ...).
Bilan :
Voici
une expérience qui ne coûte rien (et qui peut tout à fait être réalisée
sans microscope, d'ailleurs), et qui marque les esprits en
illustrant les faits scientifiques suivants :
1. Les premières formes de vie sont aquatiques.
2. Elles sont minuscules et fort éloignées des animaux que l'enfant côtoie tous les jours.
3.
Il n'y a jamais "rien" dans la Nature, même là où nos sens sont
impuissants à discerner quoi que ce soit. Tout est une question
d'échelle, et une simple poignée de boue est un microcosme où se
déploient des écosystèmes rigoureux et autonomes. C'est une leçon qui
nous remet un peu à notre place et nous enseigne une certaine modestie,
non ? 😏
J'aime cette activité pour son extrême simplicité : ce n'est pas une expérience qui pétille, qui explose, qui bombarde l'enfant de couleurs et de réactions chimiques surprenantes ... Et pourtant, elle suscite un authentique émerveillement : là où il n'y a avait rien, il a pourtant quelque chose ... La vie est partout !
Je reviens dès demain pour vous soumettre notre troisième activité ... Nous étudierons les bactéries - âmes sensibles s'abstenir !! 😁
Bonne soirée à tous !
❤❤
❤
Mon fils va adorer cette expérience ! 👏
ReplyDeleteMagnifique 😍 En toute simplicité, on peut observer toute la complexité de la nature.
ReplyDeleteEn y ajoutant du foin, la vie sera plus variée et vous verrez des hydres. Très intéressant à étudier pour faire le lien avec les méduses, coraux etc... qui sont de la même famille 🙂
ReplyDeleteOh, mais merci pour ce conseil ! <3
DeleteJ'adore vos expériences. tellemtn d'idées. Merci pour le partage
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