Aménager l'espace pour arrêter de râler !

Cet article fait partie d'une série 

consacrée au défi de Christine Lewicki

"J'arrête de râler !"

Rendez-vous en fin d'article pour le sommaire complet ! 

 

❤

 

Le dernier article du challenge nous projetait dans les hautes sphères de la spiritualité ... Revenons à nos pâquerettes, voulez-vous. 😉

Quand je râle, je résiste au réel ? C'est vrai. Mais il faut dire que le réel n'est pas toujours coopératif. 

 

Quand je me prends les pieds dans la porte ouverte du lave-vaisselle pour accéder à la poubelle de cuisine qui se trouve coincée derrière, et qu'au passage l'assiette (sale) que je tiens dans les mains déverse son contenu (de déchets) sur le sol (propre), oui : ça me fait râler. 😓

 

Quand la maison semble avoir une espèce de tendance (naturelle ?) à se salir et à se désorganiser alors que j'ai sacrifié mon dimanche pour la faire toute belle, oui : ça me fait râler. 😓

Quand je me cogne cinq fois de suite le petit orteil dans cette chaise aux pieds bizarroïdes (et sournois) : oui, ça me fait râler. 😓

Le réel me résiste - et aïe, bon sang de bois, un pied de chaise dans le petit orteil, ça fait mal. Oui, il est résistant, il est même sacrément résistant, le réel ! 😅

Bonne nouvelle : une multitude d'occasions de râler peuvent être supprimées simplement en inversant la place de deux meubles dans la maison. 

Ainsi, si la poubelle de la cuisine vient se placer sur mon chemin entre la table à manger et le lave-vaisselle, c'est toute une série de gestes du quotidien qui se trouve fluidifiée.

Parfois, faut pas trop chercher, hein. 😄

Ou plutôt, si, il faut se creuser la tête, car l'aménagement de l'espace est loin de couler de source. Impossible de suivre les modèles pré-établis des magazines déco, notre famille est unique, et notre maison aussi. Observons : "Ai-je des motifs de râlerie récurrents, qui viennent directement de la disposition des objets autour de moi ?"

 

Une fois les dysfonctionnements repérés, tentons des trucs ... Si ça marche, tant mieux, et sinon, on continue de chercher ! On ne baisse pas la garde ! Non mais ! Qui va gagner ? Le bassement matériel ou moi ? 😄

 

Un exemple - que je ne m'explique qu'à moitié, d'ailleurs : chez nous, l'ambiance des repas s'est complètement améliorée le jour où on a changé la table rectangulaire contre une table ronde ... Peut-être est-ce lié au fait que nous avons une autre position les uns par rapport aux autres ? Ou juste le fait que, bien que la table soit désormais plus grande, on a à présent l'espace pour ouvrir les portes des placards qui l'entourent sans la cogner ?

Bon à savoir : le chapitre 6 du tome J'arrête de râler sur mes enfants et mon conjoint est entièrement consacré à tout un tas d'astuces pratiques vraiment intéressantes pour simplifier les relations familiales. De l'organisation du bac à linge, en passant par les rangements à hauteur d'enfants, tout ce chapitre regorge d'idées très très concrètes. Voici les deux que j'ai retenues, mais il y en a beaucoup d'autres !

 

A. Les affichettes pour remplacer le rabâchage 

 

Votre enfant de tire jamais la chasse d'eau ? Arrêtons de répéter, et arrêtons de râler, car : de toute façon, si cela marchait, le problème serait résolu depuis longtemps ! 

 

Fabriquons plutôt une petite affiche, mais en ayant trois choses en tête :

 

1.  Si c'est drôle, ça marchera mieux. C'est scientifiquement prouvé : l'humour stimule le cerveau bien mieux qu'une sèche injonction. Remplaçons donc "Merci de tirer la chasse d'eau" par :

 

2. Veillons à ne pas dévaloriser la personne visée par le message. Un "Merci de tirer la chasse d'eau" laisse entendre que cela n'a pas été fait. Un tel message risque de provoquer l'inverse de ce que nous cherchons : l'enfant, souhaitant coller à l'image que nous lui renvoyons ... ne tire pas la chasse d'eau. 😵 À la place, pourquoi ne pas faire parler nos toilettes, qui, dans une belle éclaboussure aigue-marine, s'exclameraient, avec une bulle façon BD : "Aaah !! Je me sens propre et fraiche maintenant, merci beaucoup !!". 😂

 

3. Il faut parfois réaliser plusieurs affichages avant de trouver celui qui fonctionne. Ne nous décourageons pas, et faisons confiance à notre créativité !

 

N.B. Je prends l'exemple de la chasse d'eau non tirée ... Mais bien sûr, cela marche aussi pour le linge qui n'est pas mis au sale, le manteau qui n'est jamais accroché, les lumières qui restent allumées ou les portes qui restent ouvertes ... etc. ! 😊

II. De la communication au bas de l'escalier

 

Notre maison s'organise sur 4 étages, et comporte 3 escaliers, soit 50 marches tout rond.

C'est génial pour muscler les cuisses ! 😄

Mais c'est franchement crevant à monter, aussi. Et long. Deux étages entiers - voire trois - me séparent souvent des enfants et au moment d'appeler à table, je fais au plus rapide. Je me poste au bas des marches dans la cuisine, et je hurle : "Les enfaaaaants !! Venez m'aider à placer le couveeeeert !".

Ce qui est drôle, c'est que généralement, ils ne m'entendent pas. Je veux dire : tout le village m'entend, mais pas les enfants. 😅

Christine Lewicki détaille ce mode de communication et met à plat tous ces écueils. Son analyse est très éclairante et m'a ouvert les yeux.

Bannissons la communication au bas des marches, car c'est effectivement la meilleure manière de ne pas être entendue. Montons avec courage et détermination porter notre message à son destinataire. Rentrons le ventre, serrons les fesses, et savourons le fait de faire un peu de cardio au passage. 😄

Le nombre de râleries évitées par cette petite habitude est incommensurable !

D'autres pistes de réflexion issue de ma propre expérience :

 

- Si nous râlons à cause du linge non rangé, posons-nous la question de savoir s'il est possible pour l'enfant de le ranger, ce linge. Les penderies des enfants seront descendues à leur hauteur, et ils disposeront d'une surface dans leur chambre (petite table ou dessus de meuble) pour plier leurs vêtements ou les glisser sur un cintre. Dans l'entrée, on installera des porte-manteaux à hauteur d'enfant. Et si l'enfant aime ôter ses chaussettes au milieu du salon, et qu'il a la flemme de monter trois étages pour aller les ranger, prévoyons un petit panier à son usage, qu'il videra quand il montera.

- Si nous râlons à cause des vélos posés jetés à terre, plaçons une bûche de bois au pied du vélo : il s'y appuie par la pédale et reste stable, libérant l'allée du jardin.

 

- Si nous râlons à cause des effets personnels des enfants qui envahissent les espaces communs (ou notre chambre ...), prévoyons encore une fois un panier dans un coin. Hop, tout dans le panier et la pièce est rangée - à charge de l'enfant de ranger le contenu du panier à un moment qu'il aura choisi.

 

- Chaque objet est potentiellement une source de râlerie, alors, n'en ayons pas trop ! Avant chaque achat, prenons cinq minutes pour visualiser : où vais-je ranger cet objet ? Y a -t-il une place pour lui qui l'attend ? Chaque objet acquis est un objet qu'il va falloir laver. Celui-ci est-il simple à nettoyer ? Suis-je prêt à lui consacrer ce temps ? Si nous n'avons pas de place pour ranger un objet, et pas tellement envie de l'entretenir, renonçons-y et nous nous épargnerons bien des crises de nerfs ...

Enfin, l'idée est toujours la même : râler est un signal, un indice. L'indice que quelque chose est à revoir - et parfois, ce quelque chose est très bêtement matériel.

Ça vaut le coup d'y réfléchir activement, non ?

L'aménagement de votre espace est-il source de râlerie ? Avez-vous identifié les zones "à râlerie" dans votre chez-vous ?

 

Les autres articles du défi sur le blog :

 

1. J'arrête de râler : le défi !

2. Qu'est-ce que râler ?

3. Râler, c'est mon choix !

4. Arrêter de râler, c'est ludique ! 

5. Râler = un besoin non satisfait  

6. Râler nous éloigne des autres 

7. Râler, c'est résister au réel

8. Aménager l'espace pour arrêter de râler ! 

9. Arrêter de râler : des amis sur le chemin