Mon petit géographe s'est pris dernièrement d'un nouvel intérêt, et il a fallu lui donner du grain à moudre ...

Je commence à comprendre cette passion qu'a mon Damoiseau : la Géographie, ça a un côté hyper satisfaisant. Lorsqu'Antonin a commencé à s'intéresser aux régions françaises, il n'en connaissait pas plus d'une ou deux - et je n'étais à peine plus savante, la réforme territoriale de 2015 m'ayant fait perdre mes repères en la matière. En quelques heures, nous étions capables de nommer et de situer toutes les régions, et connaissions pour chacune quelques caractéristiques - monuments, spécialité culinaire, etc.

Alors, oui, je comprends mon Damoiseau : la Géographie, ça a un côté hyper satisfaisant. 😄

Voici le matériel que nous utilisons sur les régions de France - j'en ai acheté une partie, j'ai fabriqué l'autre, et bien sûr vous retrouverez ci-dessous les jeux home-made en téléchargement libre. Autant que cela serve !

Néanmoins, je vous préviens : s'intéresser aux régions de France procure une forte dépendance et un penchant certain pour le voyage ... Vous voilà prévenus ! 😅

Lorsqu'Antonin a commencé à me questionner sur les régions de France, je me suis immédiatement mise en quête d'un jeu qui permettrait de travailler le découpage administratif de la France en s'amusant. J'ai acheté le jeu de Ferriot Cric un peu en aveugle, je dois l'avouer, car c'est à peu près le seul qui semblait correspondre au concept que je recherchais.

En une partie, c'était bon : Antonin connaissait le nom de toutes les régions. Après la deuxième partie, il connaissait le nom de tous leurs chefs-lieux, et en une semaine, était devenu capable d'identifier et de citer un certain nombre d'éléments culturels propre à chaque région (manifestations culturelles, type d'élevage ou de culture, villes diverses ...).

Ce jeu n'est pas spécialement pensé pour les enfants. On peut d'ailleurs regretter qu'il n'y ait pas deux niveaux de difficultés, afin d'équilibrer les chances lorsqu'on joue entre adultes/enfants. Néanmoins, au bout de quelques parties, les forces s'équilibrent, car plus on joue, plus on apprend ! Les enfants parviennent à retenir et à réinvestir au fil des parties, c'est assez spectaculaire !, et le plaisir va grandissant.

Le facteur "chance" n'est pas négligeable, puisque nos pions se promènent le long d'une piste façon "jeu de l'oie", parsemée de bonus et de malus. Mention spécial pour l'utilisation originale des dés à jouer : après les avoir lancés, le joueur peut décider de les combiner comme il le souhaite. Il peut décider d'additionner ses résultats, de les multiplier, de les soustraire ... ou encore de juxtaposer les chiffres obtenus.  Le nombre ainsi obtenu renvoie au numéro d'une carte à jouer que vous gagnerez si vous réussissez à trouver la région que désignent ses énigmes.

Avec un peu de ruse et de calcul, on parvient ainsi à retomber plusieurs fois sur les mêmes cartes, et donc à accroitre ses chances de gagner. Un petit côté "Des chiffres et des lettres" qu'Antonin adore et qui habille de libre-arbitre chaque résultat obtenu. 😊

Bref, je suis contente de mon acquisition, aussi ludique que pédagogique. C'est vraiment le genre de jeu qu'Antonin apprécie beaucoup !

Vous vous en souvenez peut-être : je suis fan des puzzles géographiques. Voyez cela comme une marotte  : je n'hésite jamais à acheter un puzzle géographique (alors que je tourne d'ordinaire dix fois mon porte-monnaie avant de l'ouvrir pour ce type de matériel que je trouve si cher ...). Nous avons trois puzzles-planisphères, et un très beau Vilac de l'Europe de 500 pièces qui est certainement celui qu'Antonin préfère. Et je ne parle pas des puzzles-globes et des encastrements géants Montessori ... 

Bref, réaliser un puzzle, c'est idéal pour se repérer dans l'espace, et se repérer dans l'espace, justement, est l'objectif premier de la Géographie ! 😊

Il ne compte que 150 pièces, et n'est pas difficile. Mais il est vraiment bien conçu ! On commence par monter le tour de la carte, de grosses pièces robustes qui vont tenir l'ensemble. Puis on construit chaque région, sachant que chaque pièce a l'exacte forme du département qu'elle représente. Ce puzzle est donc, à strictement parler, une carte à construire. Toucher et manipuler les départements permet de s'approprier leurs formes et leurs positions de manière sensorielle, j'adore !

Voici une petite activité mathématique très simple qui peut se greffer à n'importe quelle leçon de géographie. Il s'agit de colorier une carte avec un minimum de couleurs. Seule contrainte : deux couleurs identiques ne doivent jamais se toucher. Il s'ensuit une procédure stratégique toujours intéressante ... et surtout cette surprise perpétuellement renouvelée : quatre couleurs (et parfois même trois !) sont généralement nécessaires et suffisantes, quel que soit le type de carte !

Car il ne peut exister cinq régions connexes deux à deux adjacentes. C'est tout de même fou quand on y pense. 😊 Évidemment, proposer cette activité dans le cadre d'une colorisation de carte est idéal, puisque c'est dans ce contexte que le théorème fut découvert ...

(Le coloriage vient du site Archivioclerici, ICI)

4. Une carte muette à renseigner

Après qu'il ait joué et puzzlé durant plusieurs semaines, j'ai proposé à Antonin de modéliser ses connaissances en légendant une carte muette. Vous pouvez la télécharger ICI, ainsi que ses étiquettes. Je l'ai imprimée sur du papier craft et j'ai repassé les frontières de chaque région au feutre de couleurs ... Hein que c'est joli ? 😊 Je voulais faire de cette activité quelque chose d'attrayant et de durable - nous rangeons le matériel "papier" de ce type dans un porte-vue consacré, que les enfants feuillètent librement et dont ils aiment reprendre les activités.

Les régions de France métropolitaine n'ont pas posé l'ombre d'un problème - il n'en fut pas tout à fait de même des Outre-mer. Le jeu Ferriot Cric les évince complètement, quel dommage ! Ils figurent bien sur le puzzle, mais sans qu'il soit possible, à partir de cette représentation, de les localiser dans le monde ...

Bon, ben je voyais ce qui me restait à faire : fabriquer un jeu qui comble cette lacune ... 😉

Je voulais un jeu très simple, qui permette de s'entrainer de façon ludique, et qui inclut donc les DROM-COM à part entière tout en aidant à leur localisation. J'ai confectionné un jeu de "J'ai ... Qui a ?", connaissez-vous le principe ? 

On distribue les cartes entre 3 joueurs ou plus. Chacun énonce la région représentée sur sa carte, ce qui nécessite de l'identifier à partir de sa représentation géographique. Puis il demande une autre région, conformément à la question formulée en bas de carte : "Qui a ...?". Celui qui a la région demandée joue à son tour. Les cartes sont posées au fur et à mesure au centre de la table ; c'est un jeu sans gagnant (Antonin aime les jeux sans gagnant !) qui s’arrête quand toutes les cartes ont été posées.

Antonin y joue aussi façon "solitaire", en alignant la chaine des questions et des réponses ...

Ce jeu est téléchargeable ICI, laissez moi un petit mot si vous l'utilisez, ça me fera plaisir  ! ❤

" Quand je serai grande, j'habiterai au bord de la mer, et j'aurai un bateau avec un grand filet. Avec mon filet, j'attraperai tous les déchets de la mer pour la nettoyer. J'attraperai aussi tous les poissons morts. Et puis, j'irai voir les marchands de plastique et je leur montrerai tous les poissons morts. Je leur montrerai un poisson mort très beau, très rare, et je leur dirai :

Regardez ce que vous avez fait ! "

Louiselle, 7 ans.

Mes enfants sont-ils en âge de (selon l'expression consacrée) devoir prendre conscience des enjeux climatiques ?

Le cœur et la raison n'ont pas toujours le même discours, n'est-ce pas ? Ma raison (et la mode ...) me porte à dire que oui-bien-sûr-il-est-important-de-former-le-citoyen-de-demain. Mon cœur de mère envoie généralement la raison balader en moins de cinq secondes, en répliquant qu'il ne voit pas très bien pourquoi on culpabiliserait des enfants innocents pour les crimes que nous, adultes, sommes  en train de commettre, et qu'il aimerait bien qu'on leur fiche la paix avec l'apocalypse.

C'est très anxiogène d'être, selon les termes de l’Éducation Nationale, "éduqué au développement durable". C'est très mensonger également, puisque que rien n'est durable dans ce bas monde, et certainement pas ce que nous appelons "développement".

Les "acteurs de demain" (autre expression consacrée ...), mes enfants le seront ... demain. Pour le moment, ils sont enfants, c'est-à-dire, au sens étymologique du terme, exemptés de responsabilités. Comme je voudrais que leur enfance ne soit qu'une vaste et joyeuse  expérience sensorielle, comme je voudrais les préserver de toutes ces horreurs  ! J'aimerais que leur vision du monde soit sans ambiguïté - simple, belle comme la Vie.

Mais ce n'est pas possible. 

Les enfants vivent dans leur monde, je veux dire qu'ils l'habitent entièrement. Ce monde, qui est le leur, est souillé. Nous le savons. Ils le savent. Dans les histoires qu'ils se racontent et auxquels ils croient, les exploits ont changé de nature.

Dans les histoires que se racontent mes enfants, la mer est une figure paradoxale.

D'une part, elle exerce un attrait magique sur leurs êtres. Dès qu'ils sont en face de l'eau salée, ils s'oublient totalement. Saturés d'expériences sensorielles, ils s'abandonnent à un plaisir immense qui les dépasse, les submerge, leur fait oublier les heures. La mer, c'est la mère dont ils sont issus, la source de toute vie. Le rythme des vagues, c'est leur respiration naturelle.

D'autre part, la mer est sale. Rassurez-vous, cela ne les dégoûte pas du tout pour s'y baigner ... ! 😁 Non, la mer est sale, comme la pomme non bio, trop rouge et trop brillante, est sale. Ça ne se voit pas, mais c'est là. Ils le savent - tout en se baignant (dans une eau dont on sait qu'elle n'est pas claire) et en croquant des pommes (pas toujours bio, hélas).

Ainsi va le monde de nos petits - c'est un monde duplice à deux visages, où le bien peut faire du mal. 😞

Les enfants veulent nettoyer le monde. Ils y croient encore. Je ne sais pas trop comment réagir lorsque je les entends échafauder des projets de nettoyage "grandeur Nature". Je sais pertinemment que c'est trop tard, mais j'admire leur foi et leur courage - ils me donnent envie de croire !, croire en un avenir qui respecterait la vie ...

Projet, Phase 6

La mer symbolise l'ambivalence, profondément ancrée dans les esprits des enfants d'aujourd'hui  : elle est irrémédiablement souillée, et pourtant c'est d'elle, source de toute vie, que viendra le salut ...

Projet, Phase 8

Nous avons eu envie de célébrer la mer. Pas de l'étudier, pas de l'analyser - simplement de la fêter, en tant que mer-mère vaste, joyeuse et furieusement sensorielle. Sans autre enjeux que le plaisir - peindre comme on se baigne dans l'écume, qu'on oublie les heures et les animaux enchevêtrés dans notre plastique. Le projet nous a porté comme des vagues, nous bringuebalant à droite et à gauche, éclatant dans mille directions, nous ramenant en arrière au moment on nous pensions en avoir fini ...

Il est de plus en plus difficile pour moi, à mesure que les enfants grandissent, de rendre compte de projets de ce type dans un article, car vraiment, cela part dans tous les sens ! 😅 Les présentes activités nous ont occupés plusieurs semaines, ont nourri de multiples discussions. Parfois nous ne faisions le lien qu'après coup entre deux travaux, et parfois nos explorations nous ont menés à tout autre chose ... Un projet, c'est comme un miroir brisé dont les fragments se reflèteraient dans une boule à facettes ... Difficile à transcrire de manière linéaire en enfilant les mots comme sur un collier, mais je tente quand même le coup. Je veux en garder trace, sans prétendre rendre compte de la complexité du processus - car si je le voulais vraiment, cet article ne verrait jamais le jour ! 😄

Je me lance donc, et si je devais ordonner ce projet en paragraphe (en "Phases" très artificielles), je dirai que le départ ...

Phase 1

Le départ, c'est moi qui l'ai insufflé. Comme j'avais envie d'immerger les enfants dans un bain sensoriel, j'ai ressorti le rétroprojecteur. Les enfants ont sélectionné divers éléments parmi leurs jouets pour créer un paysage marin.

Le rétroprojecteur, c'était ma réponse au projet de Louiselle - vous savez, nettoyer les océans, repêcher les poissons morts, tout ça, tout ça. Le rétroprojecteur réinjecte du beau dans n'importe quoi - il habille de rêve n'importe quel projet.

 

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Un autre jour, alors qu'elle est en train de peindre à l'encre, Louiselle décide d'utiliser la pipette pour répandre la couleur en de grands splash : "C'est l'océan, Maman, regarde !".

"Encore lui, tiens", me dis-je. Je suis loin de savoir alors que je vais y consacrer un article !! 😄

Mais en séchant, les encres se dénaturent en un bleu fondu, vague, uni et délavé. Exit les motifs vibrants que vous voyez ci-dessus. Le travail est mis de côté - peut-être servira-t-il un jour de fond à un dessin ? C'est ce que nous faisons ici des œuvres dont nous ne sommes pas satisfaits : au lieu de les jeter, nous dessinons dessus. (Mais parfois, après avoir dessiné dessus, nous les jetons quand même ! 😁)

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Les enfants réclament le rétro -projecteur, le voilà de nouveau ! Mais pour une séance d'art plastique, cette fois. Toujours à l'encre (nous venons de renouveler notre stock, les enfants sont attirés par ces flacons tout neufs !), sur grand format, à la verticale. Damoiseau et Damoiselle ont retrouvé le plateau d'accessoires qu'on avait omis de ranger (cf. Phase 1) et qui était resté à côté de l'appareil. Ils s'amusent à placer des figurines sur le plateau du rétro-projecteur, et à en tracer le contour projeté sur la feuille.

L'encre est utilisée librement pour dessiner, colorer ... Et puis, en fin de séance , ils décident de la faire dégouliner le long du papier à l'aide de pipettes, pour finir les petits pots. Le geste est ample, on lâche les gouttes de couleurs tout en haut de la feuille et on s'amuse à les observer glisser à la verticale. Quelle est la goutte qui va le plus vite ? Le plus loin ? Ils organisent des courses, s'amusent des mélanges obtenus. Le papier ruissèle.

Ils ne pensent plus du tout à l'océan à cet instant, tout au plaisir du geste.

(Je n'ai pas de photos de cette étape dégoulinante, désolée, la batterie de mon appareil photo avait rendu l'âme ! 😄 )

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Cette fois, c'est à Antonin de tester l'encre sur feuille (cf. Phase 2). Il se demande comment éviter le mélange uniforme des couleurs lors du séchage, et nous tombons, lors d'une recherche, sur des travaux réalisé avec de l'encre à alcool. Comme c'est beau ! Seulement, nous n'avons pas d'encre à l'alcool à la maison. "Ben, dit Antonin, on n'a qu'à mélanger de l'alcool et de l'encre et on verra bien !". Aussitôt dit, aussitôt testé. C'est une grosse patouille ! Sont mixés joyeusement et dans diverses proportions : de l'encre, des colorants alimentaires, de l'alcool à 70° ... et de la colle transparente, aussi. Pour la texture, se dit-on. 😊

Le résultat n'est pas similaire aux travaux réalisés à l'encre à l'alcool, les mélanges sont moins spectaculaires, les contrastes moins marqués. Mais on obtient des effets intéressants et un certain nacré. Pris dans notre élan, nous essayons nos mixtures sur plusieurs types de papier (papier machine, papier Canson, papier aquarelle sec et mouillé).

Durant toute cette exploration, le Damoiseau choisit une gamme de couleurs en vue de représenter la mer (beaucoup de bleus, un peu de vert, de jaune, de pourpre ...). Pendant la séance, tout à son expérimentation, il semble oublier son objectif, mais ne s'écarte jamais de sa palette.

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Phase 5

"C'est exactement la couleur de la mer", décrète Antonin, satisfait.

(Ah, finalement, il n'avait pas oublié son objectif, alors). 😊

L’œuvre grand format sur lequel nous avions travaillé à la verticale est reprise. Nous l'observons un moment ; une silhouette détourée se détache nettement sous les dégoulinures colorées.

"C'est une baleine, décide Louiselle. Mais elle est verte, ça ne va pas. Ce doit être une baleine bleue."

Comment faire ? La peindre en bleu ? Peindre encore, sur ce papier saturé ? Nous hésitons.

"Mais on a plein de papier bleu, si on reprend ce qu'on a peint la dernière fois (cf. Phases 4 et 5)", dit Antonin.

Voilà : nous allons reprendre tout ce bleu pour colorer notre baleine. Les travaux sont découpés en bandes, et collés pour remplir la silhouette. Le papier "essuie-tout" qui avait servi à éponger notre tambouille ("Noooon, Maman, ne le jette pas, il est trop beauuuuu comme ça !" 😅) servira également ... ma foi, avec beaucoup de bonheur !

"Ah, oui, comme ça, on la voit mieux. Et puis maintenant, elle est bleue. C'est une baleine bleue." conclut la Damoiselle.

Mais c'était écrit : on ne peut pas échapper à l'ambivalence de la mer - si belle, si sale ... 😟 

L’œuvre achevée est admirée à plusieurs reprises, et soudain, j'ai un choc. Je demande aux enfants s'ils ressentent quelque chose en regardant cette image :

LOUISELLE

C'est une baleine bleue.

ANTONIN

On dirait des larmes qui coulent. C'est triste.

LOUISELLE

La baleine est maigre. Elle a du mal à nager. Il y a des choses qui la gênent.

ANTONIN

Elle pleure à cause de la pollution.

LOUISELLE

C'est quand même joli, toutes ces couleurs. Mais là, ce paquet de gris, ça représente le sale.

Nous avons longuement parlé du fait qu'une œuvre puisse être engagée ; qu'un artiste décide, volontairement, de réaliser quelque chose qui choque, ou qui attriste, pour faire passer un message.

LOUISELLE

Moi, mon message, c'est qu'on arrête de salir les océans.

ANTONIN

Oui, mais nous, on n'a pas fait exprès de peindre une image triste. On s'en est rendu compte après.

LOUISELLE

Et si on faisait une œuvre engagée en le faisant exprès, maintenant ?

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Quel contraste !

Et Papa a bien eu le choc espéré - surtout quand il a réalisé que le scotch risquait d'arracher la peinture de son plafond. 😁

Soyez gentil, dites-nous vite que cette œuvre vous attriste et vous dérange, cela fera plaisir aux enfants ! 😐

C'est parti pour un fond marin assorti à notre baleine de la Phase 6 : chute de réalisations encrées et papier essuie-tout sont collés pèle-mêle, de manière à ne pas laisser de "blancs".

À ce moment, Louiselle revient du salon, où notre installation de la Phase 8, qui vieillit, commence à se détériorer. Une ficelle est tombée par terre, et la Damoiselle s'est amourachée d'une feuille de plastique qui y était accrochée :

"Oh, Maman, ce plastique il est trooop beauuu ! Je l'adooore !"

Euh, d'accord. Nous allons en faire quelque chose.

Les enfants essaie de dessiner dessus avec leurs feutres, mais ça bavouille. Ils sortent les marqueurs et dessinent poissons et crustacés sur ce support crissant et transparent ...

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Les boites des continents Montessori : qui pratique ? 😊

Ce matériel désigne un ensemble de jolies boites, dont chacune symbolise un continent. À l'intérieur, de nombreux trésors attendent d'être découverts et manipulés ...

L'idée est la suivante : à l'ouverture de la boite, l'enfant reçoit une sorte "d'impression (d'empreinte !) culturelle", c'est-à-dire qu'il perçoit un ensemble d'objets (mais aussi des couleurs, des parfums ...) communs à un groupe géographique. Dans l'idéal, on essaie de diversifier au maximum les objets sélectionnés : spirituels, pratiques, intellectuels ou affectifs, chacun d'eux nous dit quelque chose sur une société déterminée.

À l'origine, les boites des continents sont pensées pour être élaborées dans le cadre d'une classe. Si vous êtes enseignant, essayez, c'est très facile ! Il suffit de demander aux enfants d'apporter de chez eux des bricoles rapportées de voyage, qui leur seront rendues en fin d'année. On se retrouve vite très très riche, car chacun y met du sien - et même, un soupçon de zèle, en contactant les membres de la famille ou les amis séjournant à l'étranger ... La richesse des discussions est toujours incroyable autour des objets rapportés tout au long de l'année et les enfants sont tellement fiers d'avoir tant de choses à nous apprendre !

Dans un cadre domestique, quand on n'a pas comme projet de vie de bourlinguer en famille à travers le monde, les choses sont un peu plus compliquées. Selon la culture familiale de chacun, certaines boites seront plus riches que d'autres ... C'est le cas chez nous, Antonin en est très ennuyé, et trépigne de visiter l'ensemble des continents. 😊 Pour moi, j'ai fini par y voir un reflet de notre rapport au monde - et non, nous sommes loin de tout connaitre, mais est-ce en soi une mauvaise chose ?

En bref, une boite de continent :

1.  Ne sera jamais parfaite, parce qu'il faudra se contenter d'y glisser ce qu'on a, ni complète - et c'est tout l'intérêt de la chose, on peut continuer à la garnir tout au long de sa vie !

2. Aura pour ambition d'éveiller tous les sens.

3. Essaiera de représenter les arts, les lettres et les sciences d'une culture donnée, mais aussi de refléter des modes de vie, des lois, des systèmes de valeurs, des traditions et des croyances.

4. Grandit avec l'enfant. À trois ans, on se régale de manipuler des objets concrets ; à 10 ans, on enrichit sa boite de cartes géographiques et d'articles de presse ...

Aujourd'hui, je voulais vous ouvrir notre boite de l'Asie - la plus aboutie chez nous avec celle de l'Europe. L'idée est d'échanger des idées générales sur ce que l'on peut placer dans ce type de boite. Je suis friande de vos témoignages !!

Je vous conseille de ne pas choisir des boites trop petites ! Et puis, ben : pas trop grosses non plus ! 😁 Les nôtres sont des boites postales en carton brun, de 35 x 22 x 13 cm, et elles sont parfaites !

Dans un soucis d'esthétique et de cohérence, toutes les boites devront être de même modèle.

J'ai imprimé la silhouette du continent concerné sur du papier couleur, que j'ai découpé très soigneusement, puis collé sur le couvercle.

Le nom du continent est écrit au feutre, à l'aide d'un pochoir, sur le côté.

Pour celles et ceux qui, comme nous, possèdent quelques "toobs" Safari de CE type, regardez cette idée-LÀ, qui consiste à coller sur la boite des continents le petit globe qui sert de bouchon ... C'est chou, non ? Je crois que je me lancerai, un jour où je ne saurai pas quoi faire de mes dix doigts !

- Des Matriochkas et une coupelle en bois peint (Russie).

- Un aimant touristique et deux céramiques traditionnelles (Turquie) - un immense merci encore à la merveilleuse Maman qui nous les a offert et qui se reconnaitra si elle passe par ici. 😉

- Des boules anti-stress dans leur coffret, un sachet de tissu (Chine).

- Un miroir, une trousse (Corée du Sud).

- Des baguettes de cuisine, une carte d'Hanafuda dépareillée, une montre à gousset à l'effigie d'un  obscur Pokemon vert (Japon).

Les enfants ont rajouté dernièrement un calendrier chinois offert par un restaurant asiatique en janvier 2019 - il est périmé, et kitch à souhait, mais expose avec le plus grand sérieux les divers caractères selon le zodiaque chinois, et explique, surtout ! avec quels signes il convient ou non de se marier ! N'est-ce pas là un enseignement capital  ?!! 😄

( Il y eut aussi, pendant un temps, un bel éventail japonais dans son étui de tissu, ainsi qu'un boulier chinois ... Où sont-ils passés ? Mystère ... Ils resurgiront ! 😉)

Lorsqu'il était petit, le Papa des enfants collectionnait les timbres. Il me parlait souvent de sa collection qu'il avait laissé chez ses parents, et il a fini par rapporter un jour ses classeurs à  bandes à la maison.

Ah, oui, tout de même ! 😄 Lorsqu'il me parlait d'une collection, j'avoue que je n'avais pas saisi l'ampleur du projet. Nous tenons-là un incroyable trésor, aussi bien au niveau géographique qu'historique ! Je vous en reparlerai car il s'agit d'une incroyable ressource pédagogique, que j'utilise souvent comme telle !!

Fait amusant : alors que l'enfant que fut mon homme a mis un soin très particulier à organiser un classeur pour chaque continent, il a laissé les timbres d'Asie dans des boites et des enveloppes ... Comme s'il s'était donné rendez-vous avec lui-même, sachant qu'il aurait, quelques dizaines d'années plus tard, un p'tit gars passionné lui aussi par l'ordre et la catégorisation ... et le continent asiatique. 😊

C'est l'activité familiale du moment : nous déballons et trions le contenu de 10 enveloppes jaunies soigneusement légendées qui nous attendent depuis presque 30 ans (Turquie, Inde, Sri Lanka, Thalaïlande, Indonésie, Russie, Mongolie, Chine, Corée et Japon) ainsi que celui d'une belle boite à cigares, qui renferme les timbres du Moyen Orient. Y a du boulot !! 😄

Une fois rangée dans un classeur, notre collection de timbres asiatiques ne tiendra plus dans notre boite, aussi grande soit-elle. Mais elle y restera liée dans nos esprits !

5. Lorsqu'il n'est pas possible de faire entrer l'objet authentique dans la boite, on se rabat sur les figurines et les images :

- Figurines animalières (singe, tigre, rhinocéros).

- Cartes des animaux d'Asie - il s'agit d'un jeux de 7 familles vendu par le zoo de Cerza.

- Figurines de monuments célèbres (Taj Mahal, Grande muraille, Bouddha de Tian Tan).

- Cartes Mémo Trotter relatives à l'Asie.

- Cartes de nomenclature de la Chine.

D'autres idées à exploiter : 

- De belles plumes : de paon, de faisan, de faucon pèlerin ...

- Des coquillages.

- Des objets de culte (chapelets tibétains, encens ...).

- De petits objets artisanaux à usage quotidien : mini-lampes à huile, lanterne, petites ombrelles, porte-encens, pipes, couteaux ...

- Des sceaux, des bijoux.

- De petites bouteilles ou boites ayant contenu du thé, des friandises,  des condiments ...

- Des épices (cannelle, coriandre, anis, curcuma ...) dans de petites fioles transparentes étiquetées.

- De la petite vaisselle : cuillère chinoise en porcelaine, mini-verre à saké, coupelle ...

- Des reproductions d’œuvre d'art. 

- Des cartes postales.

- Des coupures de presse, des photographies, des cartes géographiques.

D'autres idées ? 😊

Avant de vous quitter, j'aimerai proposer un petit échange aux personnes intéressées. Le propre d'une boite des continents familiale, c'est qu'elle est bourrée de trésors affectifs, dont on ne souhaite pas se séparer. Mais il y a quand même une durée dont on dispose en quantité, qui est, par nature , interchangeable, et qui ne vaut rien - euh, je veux dire, qui ne vaut rien d'un point de vue affectif ! 😁

Je veux parler de l'argent. 😄

Nous rentrons tous de voyage avec nos poches remplies de menue monnaie étrangère dont nous ne ferons jamais rien. Bien sûr, nous souhaitons garder au moins un ou deux exemplaires de chaque pièce ou billet, en souvenir, mais qu'avons-nous à faire de posséder 30 pièces d'1 yen ?

Ici, nous avons quelques poignées de monnaie japonaise, coréenne et israélienne, mais aucune piécette indienne ou afghane, par exemple ...

Alors je vous propose un petit échange ? Une p'tite pièce contre une autre ?

Une p'tite pièce, ça se colle facilement sur une p'tite carte, et ça ne coûte qu'un p'tit timbre à envoyer ... On devrait s'en sortir assez facilement, et nous y gagnerions tous en diversité !

Si vous désirez comme moi compléter votre collection, contactez-moi sur :

ouestucoquelipop@gmail.com

Et sinon, je veux vraiment savoir ce que vous mettez dans vos boites des continents, hein, s'il vous plait ! 😀

(Surtout celle de l'Antarctique, pour celles et ceux qui ont osé !! 😂 )

Bon week-end à tous !