Dilili à Paris, notre coup de cœur de l'automne 2019 ! |
Tous les quinze jours, nous nous retrouvons en famille pour une pause cinéma - parenthèse onirique dans la course de notre semaine. Une heure trente d'évasion. Que nous mettons un point d'honneur à partager tous les quatre - si, pour une raison ou une autre, l'un de nous venait à manquer, nous préférons annuler notre séance, voilà. 😊
Je crois que j'attends ces moments cinéma depuis la naissance de mes enfants ... À chaque âge ses plaisirs, dit-on. Et vivre avec des enfants de 7 et 8 ans, c'est délicieux. Aussi délicieux que les "plateaux-télé" qu'on se prépare pour l'occasion et qu'on déguste avec les doigts. Aussi délicieux que l'entrelacement mous de nos corps relaxés sur le canapé, alors que le feu crépite, que la musique du générique emplit la pièce et que le premier dialogue, le premier paysage, nous transporte vers un autre monde ...
Voilà les longs métrages de notre automne 2019. La sélection est certainement critiquable - et vous verrez : je ne me prive pas de critiquer, parfois, hi hi ! - mais elle a participé, chez nous, à donner son visage à la saison qui s'achève, et chacun des films suivants nous a marqué à sa manière ! ❤
N.B. Suite à des demandes répétées, j'attribue un "âge" à chaque film ; ils n'engagent que moi et ma prudence. Ne vous sentez pas jugés si vous avez montré un film à votre enfant avant l'âge fatidique, car c'est sûr : chaque famille - et chaque enfant - est unique, et il n'y a pas de règles qui s'appliquent à toutes !
Dès 8/9 ans, avec accompagnement.
Prenez le Paris de la belle époque, versez-y un personnage principal ultra-craquant à la sauce Kirikou, et une enquête policière haletante ... Saupoudrez généreusement d'engagement féministe et de moult clins d’œils historiques, et vous aurez Dilili. Quand j'ai compris que le scénario n'allait être qu'un enchainement de rencontres avec les personnages emblématiques de l'époque (parmi eux : Colette, Proust, Sati, et j'en passe !), j'ai craint qu'on ne verse dans le didactique ... Mais non. Michel Ocelot s'en sort avec une légèreté qui n'a d'égale que les jupons de gaze de la belle Sarah Bernhardt ...
Un film subtil, qui n'est pas réservé aux enfants ! Et qui n'est d'ailleurs, sans doute pas un film pour les enfants.
Attention, dans sa deuxième partie, le scénario devient franchement glauque - et le thème de la soumission des femmes est traité sans métaphore, avec brutalité. Les adultes s'en trouveront finalement plus incommodés que les enfants, mais le film nécessite d'être suivi d'une discussion sur la fiction et la réalité et la condition feminine hier et aujourd'hui (ici comme ailleurs).
2. Bébés, Thomas Balmès, 2010.
Dès 6 ans.
Oh, lorsque j'ai vu ce film à sa sortie, j'étais enceinte d'Antonin !! Quelle émotion à la perspective de le faire découvrir à mes "bébés" devenus grands ...
Lorsque je propose un documentaire pour une de nos soirées-cinéma, c'est toujours pareil : les enfants ronchonnent un peu, car enfin, un documentaire n'a pas, a priori, l'attrait d'un film d'animation. A priori. Je peux vous assurer que dès la deuxième minute du film, on n'entendait plus personne rouspéter. Antonin et Louiselle font souvent mention, depuis, de certaines scènes qui les ont profondément marqués, et ont insisté pour prêter le dvd à leurs oncles/tantes/grands-parents. "Tu verras, c'est trop chou, a dit Louiselle. - Et puis, on voyage !", a ajouté Antonin.
4. Arrietty, Le petit monde des chapardeurs, Hiromasa Yonebayash, 2011.
Dès 5 ans.
Que ce film a fait rêver mes enfants ! Voilà un magnifique moment de poésie, un hymne à la nature et à l'amitié. Ce n'est pas, à mes yeux, le plus réussi des studios Ghibli : je trouve le scénario un peu linéaire, et les bons sentiments des personnages manquent de nuance dans leur naïveté. Reste que l'ambiance est plantée avec brio, les décors et les paysages témoignent d'une maitrise incontestable. Un classique dont il ne faut surtout pas se priver !
Mention spéciale pour la BO délicate signée par la compositrice et harpiste française Cécile Corbel ! ❤
5. Coco, Lee Unkrich, Adrian Molina, 2018.
Dès 7 ans, avec accompagnement.
Coco, notre film d'Halloween 2019 !! ❤
Merci à lui, qui m'a soufflé l'idée d'aller fouiller dans les vieilles photos de famille ...
Grâce à Coco, nous avons joliment disposé sur la table les photos de nos ascendants le soir d'Halloween, et nous avons parlé de leurs vies. Nous avons allumé une bougie pour chacun de nos défunts - du moins, tout ceux auquel on a pu penser. Il a fallu parfois se creuser la cervelle, retrouver de vieilles anecdotes qu'on croyait oubliées. On a réussi à en allumer plein, des bougies, mais notre objectif est d'en allumer plus l'année prochaine ! Pour cela, il va falloir enquêter auprès de nos anciens ...
Nous avons servi une assiette aux morts, en les servant comme des invités. C'est une manière de renouer avec la pratique antique de l'offrande - et nos morts ont du halluciner devant le menu un peu spécial de ce jour, mais bref. 😁 Le contenu de l'assiette fut enterré au jardin le lendemain.
Et puis, nous avons visionné Coco, donc. Dont nous avons dégusté les couleurs, le rythme et la musique en même temps que les cochoncetés de rigueur concoctées par les enfants : saucisses-momies et fantômes-chamallows (c'est aussi immangeable que ça en a l'air 😂).
6. Un conte peut en cacher un autre, Jakob Schuh, 2018.
Dès 7 ans.
Même réalisateur que les savoureux Gruffalo et Monsieur Bout de Bois, et même plaisir - avec une petite pointe d'ironie acide en plus, car ce film-ci s'adresse clairement à des plus grands. J'adore quand l’œuvre d'un artiste grandit en même temps que mes enfants !!
Seul reproche : c'est vraiment, vraiment trop court. On aurait eu assez faim pour un troisième chapitre, sans problème !
6. Ferdinand, Carlos Saldanha, 2018.
À partir de 7/8 ans selon la sensibilité de l'enfant.
Je n'avais pas du tout l'intention de montrer ce film à mes enfants. Ferdinand, à la base, c'est un petit album classique d'une trentaine de pages, dont fut tiré un dessin animé, tout aussi classique, et tout aussi court (à voir absolument dès 5 ans, c'est une splendeur !). Pour moi, l'adaptation du livre a donc déjà été faite, et bien faite. Je voyais mal comment cette petite histoire pouvait être étirée sur 1h30 sans perdre toute sa saveur. Mais lorsqu'un des amis des enfants nous a prêté le DVD, les enfants ont souhaité le voir ...
Bon, je n'ai pas été surprise - enfin si, mais en pire. Passez votre chemin, sauf si vous adorez entendre des accents grotesques dans la bouche de personnages grotesques (sérieusement, on ne comprend qu'un mot sur deux dans certains dialogues !!?). Sauf si vous adorez répondre aux questions de votre enfant concernant la souffrance animale et que vos têtes blondes se passionnent pour les abattoirs.
J'ai trouvé ce film sordide. Dire qu'ils ont osé écrire "Une tonne de fun" sur l'affiche ... 😨
7. La Reine des neiges, Chris Buck, Jennifer Lee, 2014.
Dès 6/7 ans.
Oui, oui, La Reine des neiges.
Non, non, nous ne l'avions jamais vu.
J'attendais que ce soit la saison, et, lorsque mes enfants eurent 7 et 8 ans, un jour où il faisait très froid dehors, voilà : ce fut la saison. 😉
Je n'en démords pas : ce n'est pas, selon moi, un film pour les tout-petits.
Par contre, j'ai largement revu mes a priori stupides sur cette mega-production Disney, car : j'ai vraiment aimé. Nous avons tous vraiment aimé. De 7 à 45 ans, du grand barbu à la pitchounette, en passant par notre p'tit gars parfois réfractaire "aux trucs de filles", nous avons ri, pleuré, vibré et beaucoup réfléchi. Le seul truc vraiment enquiquinant, dans cette histoire, c'est quand, au milieu d'une scène palpitante, où vous êtes suspendus aux lèvres des personnages : PAF ! Ils se mettent à chanter. Ça casse l'ambiance et les oreilles (Osons le dire, les chansons sont dans l'ensemble complètement nulles).
Pour le reste, j'avais de gros a priori sur le personnage d'Olaf. Rhââ, pourquoi Disney nous inflige-t-il un clown dans chaque film, depuis déjà quelques décennies ? Il faut toujours que les héros se trimballent un personnage qui n'a d'autre fonction que de nous faire rire. C'est d'un lourd !!
Bon. On a adoré Olaf. 😄
Et puis, la problématique du film est très profonde - ma philanthropie me fait dire que son succès vient de là, hein, et pas d'un marketing savamment mené. Ah, la gestion des émotions !! Comment vivre et grandir quand on pense avoir blessé quelqu'un qu'on aime ?
Ajoutez que c'est un film hautement féministe - euh, oui, alors c'est vrai : les personnages ressemblent tous à Barbie, et il s'agit là d'un choix maladroit qui ne colle pas avec le fond, c'est sûr. Tout comme le fait de paver le scénario d'hommes tous plus négatifs les uns que les autres - quand ils ne sont pas machiavéliques, ce sont des imbéciles. En tant que Maman d'un petit garçon, j'aurai aimé que le regard sur la masculinité soit un chouia plus fin ... Mais enfin, on ne peut pas trop demander à une méga-production Disney, hein ?
Ajoutez que c'est un film hautement féministe - euh, oui, alors c'est vrai : les personnages ressemblent tous à Barbie, et il s'agit là d'un choix maladroit qui ne colle pas avec le fond, c'est sûr. Tout comme le fait de paver le scénario d'hommes tous plus négatifs les uns que les autres - quand ils ne sont pas machiavéliques, ce sont des imbéciles. En tant que Maman d'un petit garçon, j'aurai aimé que le regard sur la masculinité soit un chouia plus fin ... Mais enfin, on ne peut pas trop demander à une méga-production Disney, hein ?
Bref, depuis deux semaines, Louiselle braille qu'elle est libérééééeee, délivrééééeee et qu'elle ne mentira plus jamais-hé-hé. Et moi, j'ai cette impression étrange que nous sommes rentrés dans la norme. 😅
8. Klaus, Sergio Pablos, 2019.
Dès 7 ans - Attendez 8 ans si votre enfant est impressionnable.
Ah, THE film de Noël 2019 dont on nous a suffisamment rebattu les oreilles pour que je l'imprime en mémoire et pense à le proposer aux enfants. Personnellement, j'ai trouvé l'histoire un peu tirée par les cheveux et dépourvue d'originalité et de poésie. Mais Antonin et son Papa ont vraiment beaucoup aimé - Louiselle est restée plus mitigée. L'ambiance générale est assez lugubre, même si le scénario nous mène, pas à pas, vers le mieux. Pour le reste, le graphisme est archi-soigné (en particulier certains décors, travaillés jusqu'à la maniaquerie, sont à couper le souffle), et l'animation, irréprochable.
Merci de continuer de m'indiquer vos coups de cœur et ceux de vos enfants,
vous voyez que j'écoute vos conseils, hein ?! 😉
Allez y faire un tour si vous manquez d'inspiration ! 😘
Bonnes séances à tous !!
Bonnes séances à tous !!
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