Séquence Claude Monet

Été 2018 : Étude de Van Gogh,  "Qu'est-ce qu'une Nature morte ?"

Notre petit rituel, lorsque nous abordons un nouvel artiste, est  à présent rodé :

1. D'abord on choisit, on scrute, on mémorise et on décrit.
2. Puis, on prend un bain d’œuvres. 😁
3. Et pour finir, on met à la main à la pâte, bien sûr !

Je vous avais parlé de notre séquence Van Gogh ICI et LÀ. Notre séquence Monet a la même structure : deux propositions d'exploration plastique et un coloriage final, qui permet de fixer en mémoire une œuvre emblématique de façon simple et agréable.

Tout au long de cette séquence, le merveilleux Petit atelier de Monet nous a accompagné ... aux côtés d'autres livres documentaires, mais franchement, celui-ci, c'est le meilleur !! 👍

Les idées ci-dessous ont été piochées ici et là sur le Net : cliquez sur les titres pour accéder aux articles d'origine !

1. Le Pont japonais (ou le bassin aux nymphéas)

Matériel :

- Papier à dessin type Canson.
- Peinture acrylique.
- Scotch de masquage.
- Carte de nomenclature : Le Pont japonais (1899).

À propos du matériel :

- L'acrylique est plus brillante que la gouache et bien plus couvrante. De plus, elle sèche très rapidement et permet de peindre "dans l'épaisseur". L’œuvre prend du volume : superpositions, creux, bosses, incrustations et vagues ! De tels effets sont impossibles à obtenir avec la gouache, trop aqueuse. Mais bien sûr, si vous n'avez que cela sous la main, la séance reste réalisable !

- Le scotch doit pouvoir se décoller très facilement sans  abîmer le papier. Exit le scotch d’électricien ou le scotch fantaisie, qui adhèrent trop ! On opte impérativement ici pour un scotch de peintre, celui dont on se sert pour protéger ses murs quand on repeint son plafond (ou inversement), vous voyez ?

L'enfant découpe le scotch et l'utilise pour "dessiner" un pont. Chacun sa technique ! Antonin a découpé une multitude de petits morceaux, qu'il a aligné les uns à côté des autres. Louiselle est partie de morceaux bien plus longs, qu'elle a courbés au moment de coller.

À la fin de cette phase du travail, les petits doigts ont déjà bien travaillé : dérouler le scotch, le couper, le positionner, bien appuyer pour ne pas permettre à la peinture de se glisser dessous...

Les jeunes cerveaux ne sont pas en reste : observer l’œuvre d'origine, en extraire un motif, garder en mémoire la forme globale poursuivie, centimètre de scotch après centimètre ...

Invitez votre enfant à observer les couleurs du tableau de Claude Monet et à créer sa propre palette. Libre à lui de reprendre ou non les tonalités du tableau d'origine !

Reste à recouvrir entièrement la feuille, en tamponnant avec le doigt ... ou la main tout entière ! 😁

Ce travail permet d'expérimenter un aspect technique  de la plus haute importance, et que l'enfant a remarqué au cours de l'observation des œuvres : le peintre impressionniste peint par touches ! De larges touches colorées et contrastées, bien visibles sur la toile, et qui donnent, lorsqu'on regarde l’œuvre de près, une impression de flou.

Le Pont Japonais de Monet, Louiselle, 6 ans.

Laissez sécher, ôtez le scotch ... et admirez ensemble la silhouette gracile du pont de Monet qui s'élance au-dessus des massifs chargés de fleurs ... ❤

Le Pont japonais, Antonin, 7 ans.

2. Impression, Soleil levant

Matériel :

- Papier à dessin type Canson.
- Peinture acrylique.
- Règle de 30 cm et compas.
- Pinceaux brosses de différentes tailles.
- Eau, chiffon ...

Après le travail sur la touche caractéristique de l’impressionnisme, nous avons  choisi de nous focaliser sur l’œuvre emblématique du mouvement - celle-là même qui lui donna son nom. 

Il est très facile, pour les enfants, de comprendre que le mot "impressionniste" dérive de celui "d'impressions". Et il est gratifiant, je trouve, de prendre conscience que même si nous regardons tous la même chose, nos impressions sont uniques, car nous sommes des personnes différentes. Une œuvre impressionniste n'est rien de plus qu'une tentative pour fixer une sensation fugace et subjective, afin de la conserver et de la partager.

Ici, on réinvesti ce qu'on sait. Damoiseau et Damoiselle sont ravis d'expliquer que le peintre impressionniste travaille "par touches". On en profite pour aller un peu plus loin et verbaliser (observation d’œuvres à l'appui) que c'est là une excellente manière de rendre les effets d'ombres et de lumière, de reflets et de mouvements.

Les enfants tracent la ligne d'horizon à la règle, et le globe du soleil couchant au compas (Au travail, les petits doigts !!).

Impression Soleil levant, Louiselle, 6 ans.

Le but du jeu est de coloriser les divers espaces ainsi créés (soleil, mer, ciel) grâce à de larges coups de pinceaux brosse. Les enfants sont encouragés à travailler dans un certain empâtement : on juxtapose, on superpose ... on crée du mouvement !!

Impression Soleil levant, Antonin, 7ans.

Beautiful, isn't it ? ❤

3. Les nymphéas

Matériel :

- Le coloriage est extrait du très beau cahier de coloriage Giverny, mais vous le trouverez sur le Net en cherchant PAR ICI.

- Gouache en pastille.

- Pinceaux fins.

Les nymphéas, Louiselle, 6 ans.

Ce coloriage tout simple est l'occasion de modéliser un nouvel aspect technique (toujours en se basant sur l'observation de notre corpus d’œuvres) : Monet n'utilise jamais de noir, mais d'autres couleurs sombres, comme le violet ou le bleu, pour rendre les ombres.

Les nymphéas, Antonin, 7 ans.

Et c'est vrai qu'on peut en obtenir, des nuances et des contrastes, rien qu'avec des couleurs vives,  non ?!! ❤

Je me demande quel sera le prochain artiste dans notre ligne de mire ... Les enfants ne l'ont pas encore choisi ! 😊

Qui sont les chouchous chez vous ?