Résoudre un problème familial

February 20, 2017

Il arrive que, dans une famille, on soit confronté à un problème persistant. Un problème, qui, quoi qu'on fasse, quoi qu'on dise, de quelque manière qu'on se positionne, se dresse devant nous comme un mur inébranlable et froid.

Un de nos grands "problèmes" paraîtra sans doute bien dérisoire à ceux qui n'ont jamais manqué de sommeil... et pourtant... 😖 Voici :

Depuis des années, les enfants se réveillent à l'aube le week-end, et nous réveillent.

Je ne sais même pas trop comment les choses se passent. Ce que je sais, c'est qu'ils s'éveillent plus tôt le samedi et le dimanche que les autres jours de la semaine. Il parait que c'est classique, et que j'étais ainsi, moi aussi, quand j'étais petite... En fait, je soupçonne Antonin d'aller réveiller sa sœur qui dormirait volontiers plus longtemps. Remarquez que je ne suis sûre de rien, que je dors, moi, à l'étage en dessous, que je ne voit rien, n'entends rien jusqu'à ce que les bruits de conversation et les déplacements (voire les hurlements et les galopades...) me tirent du sommeil. Les faits qui précèdent mon réveil sont confus. Quand je questionne les enfants, ils n'ont jamais la même version, et je commence la journée avec un sentiment de suspicion (Antonin a-t-il réveillé sa sœur ?), de rancune (si oui, il n'en a pas le droit !!) et d'injustice (Nul n'a le droit de priver les autres du sommeil dont ils ont besoin).

Les psychologues conseillent toujours de formuler ses besoins propres. Le mien est simple : j'ai besoin de dormir les matins où je le peux.

Par "dormir", je n'entends pas : faire la grasse matinée. Oh, là, là. Je crois que je ne saurais plus faire, de toute façon.😄 Par "dormir", je veux dire : j'ai besoin de me réveiller naturellement, sans être arrachée à mon cycle de sommeil par un enfant qui court dans l'escalier ou qui chante à tue-tête. Mon réveil naturel se fera peut-être à 6h, peut-être à 9h, peu importe : ce qui importe, et ce à quoi j'ai droit en tant que personne, c'est de me réveiller seule, au moment qu'il est bon pour moi - au moins de temps en temps.

Bien sûr, nous avons "tout" essayé, comme on dit : nous avons râlé. Nous avons exprimé nos besoins (parfois calmement, et parfois non). Nous nous sommes fâchés. Nous avons expliqué. Nous avons interdit. Nous avons proposé des alternatives. Nous avons illustré, tergiversé, rappelé...

Rien n'y faisait : tout cela glissait sur les enfants, qui semblaient vraiment ne pas prendre la mesure de notre fatigue.

Nous sommes passés, mon homme et moi, par tous les sentiments vis-à-vis de ce problème, du déni ("Non, mais en vrai notre problème n'est pas un vrai problème. Pensons à tous ces gens qui ont vrais problèmes, et cessons de nous plaindre !") au découragement ("De toute façon, on n'y peut rien. Un enfant reste un enfant, il a besoin de faire du bruit et nous ne pourrons pas faire le travail à sa place..."). Et puis, un jour, j'ai posé sur la table ma pile de livres éducatifs et j'ai commencé à les parcourir tous, pour voir s'il n'y avait rien sur le sujet quelque part. Dans mon souvenir, il n'y avait rien. Et de fait, je n'ai pas trouvé d'évocation de notre cas précis, mais je suis tombée sur le chapitre "Pour résoudre un problème" (Parler pour que les enfants écoutent, Écoutez pour que les enfants parlent, Faber et Mazlish, p. 135) : les auteures y proposent un plan de résolution de problème par étapes soigneusement identifiées. J'ai relu, j'ai même pris quelques notes, et j'ai appliqué. Et cela a marché. 😊 Depuis plus d'un mois à présent, mon mari et moi ne sommes plus réveillés par les enfants le week-end. 😊

Les conséquences de ce simple fait sont tellement importantes, tant pour mon équilibre physiologique que pour l'harmonie de notre vie de famille, que je devais absolument y consacrer un article !! 😄


Voici les étapes de cette "méthode de résolution de problème", chacune illustrée par notre cas précis.

Étape préliminaire : Convier tout le monde à une réunion de famille pour discuter du problème.

Pas question de traiter la chose entre deux portes. Si problème il y a, cela fait belle lurette que tout le monde le sait à la maison. Convoquez tous les protagonistes impliqués : "J'aimerai te parler. As-tu le temps maintenant ?". Pour nous, nous étions tous les quatre concernés, alors, un dimanche d'extrême fatigue, j'ai décrété un goûter spécial : "Au goûter tout à l'heure, nous nous assiérons tous autour d'une boisson avec des biscuits, et nous discuterons de notre problème de sommeil du week-end. Est-ce que tout le monde est d'accord ?".

Tout le monde était d'accord. Mon homme était un peu surpris par tant de cérémonialisme, et les enfants peut-être un peu méfiants, mais tout le monde était d'accord. L'idée ici est de ne pas traiter le problème à chaud, lorsque les protagonistes sont tout vibrants d'émotions. Sans aller jusqu'à donner un rendez-vous, il est important de vérifier la disponibilité du ou des enfants : "Pour toi, est-ce un moment propice pour que nous parlions ?".

Le message est clair : Notre problème est important pour nous, et il vaut qu'on lui consacre un temps de qualité. Mais derrière cette volonté de se réunir pour discuter, il y a aussi la preuve de notre confiance. Nous prenons le temps le temps de nous asseoir, de prêter l'oreille aux sentiments de chacun, de partager avec les autres nos vrais sentiments. Nous croyons en notre capacité à trouver des solutions acceptables.

D'ailleurs, c'est drôle, dès que je me suis assise à la table de ce goûter, j'ai su que nous allions y arriver. J'ai su que cela allait fonctionner ! Bon, mon homme ne partageait pas ma certitude, du moins, pas encore... 😄

"Un message essentiel est inscrit au cœur de cette approche : quand surgit un conflit entre nous, il n'est pas nécessaire de mobiliser nos forces les uns contre les autres, ni de nous demander avec angoisse qui en sortira victorieux et qui sombrera dans la défaite. Au contraire, nous pouvons utiliser notre énergie à rechercher le genre de solution qui respecte les besoins de chacun en tant qu'individu. Nous enseignons à nos enfants qu'ils n'ont pas à être nos victimes ni nos ennemis. Nous leur donnons des outils qui leur permettent de participer activement à la résolution des problèmes auxquels ils font face maintenant, alors qu'ils vivent au foyer, puis dans le monde difficile et complexe qui les attend." (Faber & Mazlish, p. 143).

Dernière chose : munissez-vous d'un crayon et d'une feuille de papier pour le debriefing... Ce sont des accessoires indispensables à l'étape 3 ! 😉

Étape 1 : Parler des sentiments et des besoins de l'enfant, avant de parler des siens propres.

A force d'employer la méthode "J'exprime mes besoins", j'en oubliais parfois d'écouter et de formuler ceux des enfants, dans cette histoire. Alors, lorsque nous fûmes tous réunis autour de notre goûter, après avoir rappelé brièvement les termes du problème à résoudre, je commençais par là :

"Nous sommes là pour parler de la manière dont les choses se passent le matin en week-end.

Vous, les enfants, vous avez besoin de vous lever, de jouer et de courir. Vous avez envie de vous retrouver et de parler. C'est bien cela ?"

Laissez l'enfant s'exprimer sur ce point autant qu'il le souhaite. L'attitude de l'adulte est primordiale : il s'agit d'accueillir sans juger, sans évaluer, sans essayer de raisonner. "Laissez votre attitude indiquer : j'essaie réellement de mieux comprendre comment TU te sens à ce sujet. C'est seulement quand l'enfant se sent entendu et compris qu'il est en mesure de tenir compte de vos sentiments à vous." (Faber & Mazlish, p. 160).

Dans un second temps, j'ai exprimé le besoin des adultes : c'est bien de l'incompatibilité de ces besoins, les nôtres et ceux des enfants, que naissait le problème. "Voici maintenant comment Papa et moi nous nous sentons à ce sujet. Nous avons besoin de dormir et nous en sommes empêchés.".

Essayez de décrire votre position le plus brièvement et le plus précisément possible. Il est pénible et angoissant pour un enfant d'entendre ses parents détailler leurs émotions négatives - qu'il s'agisse de peur, de colère, de ressentiment... ou de fatigue.

Étape 2 : Faire ensemble un remue-méninges pour trouver une solution mutuellement acceptable. Écrire toutes les idées, sans les évaluer.

"Maintenant, nous allons noter toutes les idées qui nous viennent pour résoudre ce problème. Même si elles sont bizarres, ou impossibles. Même si elles sont désagréables. Nous allons les écrire TOUTES, sans les juger, et nous trierons après."

Laissez les enfants faire les premières suggestions, et notez-les mot pour mot. Le fait d'écrire confère de la valeur à chacune des propositions. Bien sûr, on se garde de juger, sans quoi tout le travail serait à refaire !

Cette étape est assez magique : les enfants ont valorisés par le fait que leurs propositions soient inscrites, et écoutées au même titre que les propositions des grands. La confiance gagne chacun petit à petit, on se détend, on se lâche... on s'amuse même à faire des propositions extrêmes !

Voici ce que nous notâmes sur notre feuille ce jour-là :

"1. Les enfants ne font pas de bruit, ils ont des activités calmes, comme lire des livres.
2. Les parents enferment les enfants dans leur chambre et ne viennent leur ouvrir que quand ils sont levés.
3. Les parents font garder les enfants le week-end, les enfants dormiront chez la nounou.
4. Les parents interdisent aux enfants de sortir de leur chambre avant 9 heures.
5. On règle les réveils des enfants sur 9 heures pour qu'ils sachent à quelle heure ils peuvent sortir de leur chambre.
6. Toute la famille fait une sieste le samedi et le dimanche pour rattraper le sommeil en retard.
7. Les enfants se couchent plus tard la veille pour se réveiller plus tard le lendemain."

Bien sûr, lorsque ces propositions surgissent, chacun est animé d'émotions. Par exemple, lorsqu'Antonin a fait la première, une voix en moi a soufflé : "Mouais, c'est bien beau, mais c'est ce que nous leur demandons depuis des mois, et ils ne parviennent pas à le faire...". Lorsque mon homme, non sans provocation, a fait la seconde, les enfants se sont récrié : "Oh, non !!". J'ai rappelé : "On note TOUT. Nous verrons après les idées qu'on aime et celles qu'on n'aime pas."

Peu à peu, l'enfant comprend qu'il ne sera pas jugé, et que les idées ne seront pas forcément appliquées, si elles ne correspondent pas au bien commun. La parole se libère, et les propositions fusent. Les enfants ont plein d'idées, et finalement, je comprends avec soulagement qu'ils ont conscience du "problème", que le "problème" ne glissait pas sur eux comme je le croyais auparavant, mais qu'ils le conçoivent, eux-aussi, comme une situation à résoudre. Nous sommes tous engagés dans une démarche de résolution commune : notre objectif à tous est le même, finalement. 😊

Étape 3 : Choisir les solutions potentielles, rayer celles qui ne conviennent pas.

Lorsque les idées se tarissent, nous les reprenons une à une, en rayant celles que nous ne pouvons accepter. Dans notre exemple, la proposition 2 fut rayé la première : enfermer les enfants est contraire à nos pratiques, et d'ailleurs, comment feraient-ils s'ils avaient envie de faire pipi ? "Il faut un pot dans notre chambre !", s'exclame Louiselle, pleine de bonne volonté. Non. Papa et Maman ne sont pas d'accord pour le pot. C'est infantilisant, et ce n'est pas hygiénique. On oublie.

La proposition 3 fut rayée également. Faire garder les enfants la nuit nous coûterait trop cher, et puis, franchement, nous avons envie de passer le week-end en famille. Je l'exprime clairement : "J'ai envie de passer tout le week-end avec vous, moi !". Voilà qui fait du bien à tout le monde. La 7e est également supprimée : les adultes tiennent aux horaires de coucher des enfants. D'abord parce que ces derniers tombent de sommeil dès 20 heures, ensuite parce que nos soirées entre adultes nous tiennent à cœur.

Nous relisons ensuite les propositions restantes. Honnêtement, à ce stade, je dois faire taire une petite voix en moi en chuchote : "Mais les solutions qui restent ont déjà été testées, peu ou prou, et elles n'ont pas fonctionné !". Mais voilà : d'abord, tout tient dans le "peu ou prou". Ensuite, aujourd'hui, ces propositions émanent de tous, et elles sont écrites. Voilà qui change tout. 😊

Nous mobilisons donc nos idées pour formuler notre solution. J'écris un petit texte de synthèse sous notre liste :

"Les enfants s'engagent à ne pas sortir de leur chambre avant 9 heures, sauf si Papa ou Maman vient les voir. Comme Louiselle ne sait pas lire l'heure, nous allons coller des gommettes sur son horloge pour lui indiquer l'emplacement des aiguilles à cette heure. Avant 9 heures, chacun reste dans sa chambre et s'occupe à des activités calmes : on peut lire, et on ne chante que dans sa tête. La veille, les enfants choisiront chacun 3 puzzles dans le bac à puzzles et auront la permission de les monter dans leur chambre. Ils imprimeront aussi quelques coloriages - et Papa et Maman acceptent qu'ils aient chacun une boite de feutres sur leur bureau."

Chacun signe ce texte, et Louiselle écrit même des "OKÉ, OKÉ" en regard de chaque phrase. 😄Visiblement, l'adhésion des enfants est totale.

Étape 4 : Passer à l'action.

Au boulot ! Papa achète à chacun une petite boite de feutres, et comme ils étaient interdits dans les chambres jusqu'alors, je peux vous dire que c'est la fête ! Louiselle nous réclame à corps et à cris les gommettes sur son horloge. Bref : le samedi et le dimanche matins sont attendus avec joie.

Étape 5 : Faire le point et donner suite.

La semaine suivante, nous faisons un point le vendredi soir. Nous relisons notre "solution", nous procédons au choix des puzzles et des coloriages. Et miracle : samedi matin, je peux me réveiller naturellement. Oh, pas bien tard, certes. Mais naturellement. Nous refaisons un rappel le samedi soir - et dormons le dimanche jusqu'à 8 heures sans être dérangés ! Le dimanche après-midi, nous faisons un point : notre méthode a fonctionné cette fois-ci, tout le monde est satisfait et espère qu'il en sera de même les semaines à venir.

Ces moments de bilan sont essentiels à la réussite de l'entreprise : le jour où un caillou se glissera dans le bel engrenage de notre résolution de problème, il faudra l'en extraire en famille, éventuellement en utilisant la même méthode. Le danger est de considérer le problème résolu une fois pour toute ; puisqu'à ce stade, chacun est conscient que le "problème "en est un, que chacun tient à la réussite de sa résolution, il ne faut pas oublier de continuer d'en prendre soin. 😊

Que pensez-vous de tout cela ?

"Cela ne parait pas trop difficile, n'est-ce pas? Mais ça l'est. Et le plus exigeant, ce n'est pas d'apprendre les étapes. On y arrive, pour peu qu'on s'applique. Le plus difficile, c'est la changement qu'il faut opérer sur notre propre attitude. Nous devons cesser de voir l'enfant comme un problème à corriger." ((Faber & Mazlish, p. 143).

Avez-vous, vous aussi, un "problème" à résoudre dans votre vie de famille ? Si vous tentez ou avez tenté la résolution de problèmes à la manière "Faber et Mazlish", merci de nous faire un retour sur votre expérience, fructueuse ou non !! 😊

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24 comments

  1. Clarisse09:46

    Quelle belle victoire ! Je suis tentée d'appliquer cette méthode avec ma fille de 2,5 ans qui nous en fait voir de toutes les couleurs au moment du coucher, nous gâchant la soirée et empêchant sa soeur de 6 ans de s'endormir à l'heure où elle en a besoin. Penses-tu que la méthode soit adaptée pour un si jeune enfant ?

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    1. Irina09:47

      Moi aussi, je me demande à partir de quel âge ça peut être appliqué... :-/

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    2. Gwen09:47

      Cf mon expérience plus bas: dès 3 ans 1/2 on commence à voir des choses intéressantes...;-)

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    3. Faber & Mazlish donnent même un exemple détaillé avec un enfant de 2 ans (p. 164) et un autre avec un enfant de 3 ans (p.165 si vous avez le livre !). :-)

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    4. Anonymous09:47

      J'ai commencé à appliquer ce genre de méthode avec mon fils de deux ans et ça a très bien roulé. Je pense que ça dépend du niveau de vocabulaire et de la capacité de projection de l'enfant :)

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  2. Anonymous09:48

    Je suis bluffée, admirative et finalement inspirée. Merci beaucoup pour cet article.

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  3. Gwen09:48

    Bravo !
    Nous aussi, test ici
    http://petitbout-petitbout.blogspot.com/2016/11/resolution-de-probleme-la-f-avec-un.html
    Ça avait bien fonctionné un temps puis c'était reparti. Toute déçue j'avais abandonné le truc jusqu'à ce que je lise ce qu'écrit Jane Nelsen sur le sujet, qui m'a au contraire encouragée à mettre ça a toutes les sauces! C'est effectivement un grand changement de positionnement mais justement, très fécond.

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  4. La maman du petit10:33

    Bonjour, je viens ici pour vous soumettre mon problème. Mon fils de 2 ans et demi est capable de reconnaître des lettres (W -comme le nom de son copain Wael- sur le dessin de l'arrêt de bus sur la route, P -comme Polo un personnage de livre- sur une feuille rempli de mots). C'est venu tout seul, par sa simple observation, sans intervention d'un adulte. Je suis donc assez tentée de lui montrer des lettres aimantées pour qu'il les manipule, associer une lettre à un mot qui commence par celle-ci (uniquement les mots qu'il prononce correctement, donc toutes les lettres ne seront pas représentées pour l'instant). J'en ai parlé à ma mère (instit' à la retraite) et elle n'est pas du tout d'accord, son seul argument étant : si tu lui apprends tout maintenant, il va s'ennuyer quand il ira à l'école.
    Ma question est donc, comment ça se passe pour vos enfants ? S'ennuient-ils à l'école ? Comment allez-vous gérer l'entrée au CP, sachant qu'ils sauront déjà lire et écrire ? Allez-vous en parler à la maîtresse de CP ?
    Je vous demande tout cela parce que fondamentalement je ne crois pas que mon petit s'ennuiera à l'école. Il ne fera qu'approfondir ses connaissances et bâtir un savoir d'autant plus solide. Mais j'aurais besoin de votre témoignage pour être sûre de moi et ne pas faiblir face à des arguments comme ceux de ma mère. (il va bien sûr de soi que je forcerais pas mon fils à apprendre à lire si il ne le souhaite pas, je veux juste le nourrir de ce qui l'intéresse au moment où ça l'intéresse)
    Merci d'avance pour votre réponse. J'adore votre blog que je suis fidèlement depuis 3 ans.

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    1. Anonymous10:33

      Pour ceux d'Elsa, je ne sais pas, mais mon aîné est presque lecteur, il additionne, soustrait, connait pas loin de 150 animaux, pas mal d'organes (position, forme et fonction), commence à avoir quelques notions de programmation et bargouine en italien... Il a 4 ans (bientôt et demi) et il ne s'ennuie jamais à l'école. La maîtresse est consciente de son "avance", mais il s'intéresse, aide les autres etc. Donc tout se passe bien :)

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    2. Anonymous10:33

      chez nous ils se sont mis aux lettres tout seul vers 2 ans, on a surfer sur leur envie...et de là à lire ou écrire...on prend le temps des lettres (les majuscules associés à des prénoms des animaux ou des choses connues, puis les sons, les minuscules...)on verra par la suite. Aujourd'hui le 1er a 3,5 ans et ecrit son prénom ("s" difficile), la 2e 2 ans...et vive les ABCdaires et la vache sui rit!

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    3. Anonymous10:33

      Bonjour,
      Mon grand aura 4 ans dans un mois. Il est donc entré en PS maternelle à 3,5 ans. A son entrée en maternelle, il connaît les chiffres et sait compter jusqu'à 200, l'alphabet (et sa retranscription), la ponctuation, et commence maintenant à s'intéresser furieusement à la lecture.
      Il s'ennuie prodigieusement à l'école quant il s'agit d'apprentissage, et ce fut très dur jusqu'en décembre dernier, il nous formulait son ennui très clairement.
      MAIS, il y apprend d'autres choses, à être un bon élève, un bon camarade. Il y apprend les rapports humains. Il y apprend l'entraide. Etc etc. Sa maîtresse s'appuie sur lui, le valorise, l'autonomise. Elle fait ce qu'elle peut avec 30 élèves mais son implication et sa bienveillance sont précieuses.
      Alors oui, l'apprentissage se fait à la maison, mais comme nous sommes présents et concernés, ça roule. Depuis janvier, il y trouve son compte. Il recherche la compagnie des adultes, je crois que les rapports avec ses copains ne sont pas simples pour lui. Mais il apprend la vie en société et toute sa complexité.
      Et c'est beaucoup.
      Ne vous en faites pas si écoute, présence et bienveillance (par tous les adultes qui l'entourent) sont au rendez vous.

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    4. Oops10:34

      Mes 2 "grandes" (4 et 6 ans) sont "en avance sur le programme" concernant certains apprentissages... et elles adorent l'école ! :)
      Bien sûr, il y a des couacs ; à qui cela n'arrivent-il pas ?

      J'avais proposé à la première institutrice d'apporter les cahiers que mon aînée adorait quand elle avait fini son activité et qu'elle dérangeait les autres. Elle a préféré créer ses propres "cahiers d'autonomie", ce qui a grandement facilité le double niveau l'année d'après, et le triple niveau cette année ! C'est ma cadette qui est dans sa classe actuellement, elle en est à son 3è "cahier d'autonomie" : "que je fais quand j'ai terminé ou que c'est trop facile. Mais je préfère aider les autres, mais c'est pas facile parce que j'ai pas le droit de donner des réponses, alors je fais des devinettes" :D

      Si l'envie vient de l'enfant, quelque soit l'apprentissage (la coprologie a passionné ma cadette récemment, hum... Passé le premier "beurk" réflex, c'est passionnant !), répondre voir nourrir son intérêt me semble plus que souhaitable !

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  5. Myriam10:34

    Ma petite (2 ans 2/3) avait un problème de sommeil : chaque nuit (ou presque) elle se levait pour me rejoindre dans mon lit. Je ne pouvais plus dormir convenablement, elle non plus, nous étions toutes deux fatiguées. Je l'acceptais, parce que ce que j'avais essayé était pire : la remettre dans son lit c'était ne plus dormir du tout. Rester à côté d'elle le temps qu'elle s'endorme c'était tomber malade du fait de la fraicheur nocturne (15° la nuit chez moi), etc.

    Puis, un ami imaginaire a fait son apparition : le petit clown, elle l'emmenait partout avec elle. Et une nuit, alors qu'elle me réveilla pour me rejoindre dans mon lit, je lui ai demandé : qu'est ce qui ce passe que tu ne veuilles pas dormir dans le tien ? La réponse a été : mon petit clown il prend toute la place !
    Le lendemain, nous avons créé un lit pour le petit clown. Cette nuit là, elle a dormi dans le sien. Puis ça a recommencé, encore et encore :(

    Sans se mettre autour d'une table, et sans écrire, sans avoir lu F&M (pas encore eu le temps), nous avons parlé et réfléchi :
    Tu as besoin de dormir pour bien jouer et être en forme.
    J'ai besoin de dormir pour ne pas être fatiguée. Quand je suis fatiguée, je m'énerve et ce n'est pas agréable.
    Tu as besoin de me rejoindre parce que le petit clown prend toute la place et que j'ai un grand lit où tout le monde peut dormir ensemble (le chat compris)
    J'ai besoin de dormir seule (avec le chat) parce que tu bouges trop quand tu es dans mon lit et que ça me réveille et après je suis fatiguée.

    Nous avons cherché des solutions : l'enfermer dans un tiroir pour la nuit (bah vi hein), faire un lit pour le petit clown, fermer la porte de sa chambre à clef (pas de clef en vrai), ou la mienne (pas de porte ^^), et enfin de compte, je lui ai proposé de changer de lit pour avoir un grand lit (après déménagement, donc 2 semaines plus tard) et depuis 3 semaines, cela fonctionne !

    Je ne dois pas être si loin que ça de la méthode que tu décris, adaptée à la pré-écriture et à la compréhension de ma 2ans presque 3

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  6. Lilune10:34

    Merci pour cet article. Je crois que j'aurais bien besoin de lire ce livre, j'ai l'impression de parler dans le vide la plupart du temps. Et de devoir réduire la liberté à sa plus simple expression pour des règles de sécurité non respectée : loulou qui part en courant comme flèche jusque sur la route... j'en viens à ne plus vouloir/pouvoir sortir seule avec lui car je ne peux pas lui courir après assez vite - genou en vrac - j'ai besoin de mon mari-sprinter pour le rattraper. Ce que je ne comprends pas c'est qu'avant ça ne posait aucun problème. Le non respect des règles est apparu d'un coup, sans raison. Peut-être qu'on fixe trop de règles... et que ça affaiblit les seules vraiment nécessaires...

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  7. Anonymous10:35

    J'aurais dit que la 2 dangereux en cas d'incendie ou autres problèmes

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    1. Jackie10:35

      Il est bien indiquer que TOUTES les idées doivent être notées (même celles improbable ou même impossible) sans JUGER. Connaissant Elsa on se doute bien que cela n'est pas dans ses principes.

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  8. Jackie10:38

    Les témoignages de ce genre sont importants car Ils rassurent (on se dit finalement ça marche) à partir de quel âge est recommandée cette méthode ? Nous n'avons pas de problème de sommeil ici, mais chaque famille a son problème personnel. Et c'est certain que cela peut vraiment devenir problématique dans la relation parents-enfants et même enfants-enfants, parents-parents.

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  9. Anonymous10:38

    Les enfants sont très friands de ces temps d'échanges durant lesquels leur parole et leur avis sont considérés.
    Chez nous, on fait la TEF (temps d'échange en famille terme de Jane Neslen que l'on a remis à notre sauce) mais avec les ados, cela fonctionne moins bien.

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  10. Michloe10:38

    Nous on l'utilise qu'en situation de crise ! ;)
    Maïa avait un peu plus de 2ans et demi, après une récidive d'otite elle devait prendre un autre antibiotique qu'elle détestait et ne voulait absolument pas le prendre. Nous avions TOUT TOUT TOUT essayé ! En désespoir de cause on avait même été jusqu'à la maintenir à 2 adultes en lui fermant la bouche et bouchant le nez et même comme ça elle avait réussi à le recracher, c'est là que j'ai pensé à "la résolution de problème". Ce qui est le plus étonnant c'est que tout ce qu'on a dit dans la "résolution de problème" on l'avait déjà dit avant, on avait posé les même questions, déjà exprimé nos sentiments, les siens, cherché des solutions, etc...
    La clé est dans le respect de toutes les étapes, notamment écrire les propositions (même à 2,5 ans).
    Non seulement elle avait accepté de le prendre 3 fois par jour après cette "résolution de problème" mais en plus c'est elle qui le réclamait ! C'était vraiment impressionnant ! Pour la petite histoire elle le prenait avec un glaçon à la framboise.
    On a essayé récemment pour qu'elle ne tape plus son petit frère le soir quand elle est trop fatiguée ou trop frustrée mais là part contre ça ne fonctionne pas ! ;) A ré-essayer.

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  11. Oops10:39

    Ohlàlà, ce livre est ma bible ! ;)
    Et cette méthode est utilisée trèèèèès souvent chez nous actuellement. Même mes filles répètent "ce n'est pas l'une contre l'autre mais toutes ensemble contre le problème".
    Notre petite dernière a 2 ans, et comme les enfants évoluent très vite à cet âge-là, ce qui est vrai un jour est faux le lendemain... alors nos arrangements doivent être remis à jour.
    Il en est allé ainsi du problème (encore en cours de résolution) du matériel utilisé : que peut-on laissé sorti, que doit-on ranger, qu'est-ce qui doit être accessible aux grandes mais or de portée de Miss3 ?
    NB : nous n'avons qu'une seule pièce de vie qui fait office de salon/salle à manger + bureau pour moi + chambre de jeux (leur unique chambre est trop petite) + salle de musique + laboratelier "à la Elsa".
    > Les ciseaux et la colle étaient à portée des grandes tant que Miss3 se contentait de ramper. Puis ils sont remontés, devenant difficile d'accès pour Miss2, mais impossible de faire autrement quelques mois durant. Puis 2 paires de ciseaux adaptées et un bâton de colle est redescendu maintenant que Miss3 sait les utiliser sans danger.
    Ce qui fait qu'un autre type de matériel est remonté pour être hors de portée : les cahiers et autres productions précieuses !!!
    A chaque fois, c'est suite à une résolution de problème "à la F&M" que nous avons réaménagé nos placards.

    Même miss3 (tout juste 2 ans) aime nos "réunions de famille", même si pour l'instant, c'est un peu compliqué de la faire participer complètement. On lui pose des questions très simples, avec seulement 2 choix ("tu dors dans la chambre de maman ou dans la chambre de tes sœurs ? On met le pot dans les toilettes ou dans la sdb ?). Elle valide toutes les règles par "OK ! Moi aussi !" et signe également avec énergie ! :D
    Ceci dit, c'est quand même un état d'esprit qui reste utile avec un tout-petit : quand miss3 veut absolument vider mon placard/faire la vaisselle/se déshabiller alors que ce n'est pas le bon moment pour moi, prendre en compte le besoin (se cacher/transvaser/s'exercer) et lui proposer de le combler autrement (déplacer légèrement le canapé pour aller derrière / sortir des lentilles ou des billes / faire remarquer que la poupée a froid), ça transforme une source de conflit en source de joie pour elle et tranquillité pour moi ! :D

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  12. Lucie10:39

    Bah tiens, je vais ressortir Faber et Mazlich de l'étagère, et le tester pour les mêmes raisons…
    Ici, c'est Anjali qui réveille Amaëlle… et comme on cododote c'est facile pour elle de réveiller la maisonnée!
    parfois elles vont jouer à côté… soit dans l'atelier, soit dans la chambre d'Anjali (qui l'attend ;-) )…
    Mais c'est pas souvent, et ça me réveille quand même...

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  13. Hélène10:40

    Nous avons utilisé cette méthode pour les préparatifs du matin. Nous partions à l'école parfois en retard, parfois en criant et rarement en souriant. Avec les enfants, nous avons mis en place un tableau avec les différents préparatifs (se coiffer, se réveiller avec le sourire...) que chacun doit cocher (des photos aident les non lecteurs). J'étais la plus en difficulté (me taire et ne rappeler que les heures stratégiques). Franc succès ! Bien sûr, la méthode évolue un peu mais le but reste atteint : partir à l'école à l'heure et se quitter sereins.
    Prochain projet: lutter contre les violences quotidiennes au sein de notre maison.
    Merci encore pour ce merveilleux blog ! Bonne rentrée !

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  14. Virjee10:40

    Je vais peut-être acheté ce livre (jai déjà les Fillozat, Gueguen and co mais pas celui-là) car nous n'arrivons pas du tout à enrayer la violence de notre petit garçon de 5 ans qui nous tape, nous crache dessus et nous "insulte" dès qu'il est fatigué et frustré ... on a l'impression d'avoir tout essayé comme dit Fillozat mais rien n'y fait. On a même acheté un punching-ball, qui doit lui servir à déverser sa colère et se défouler, ça fonctionne parfois mais d'autres fois il exprime clairement qu'il veut nous faire du mal à nous ... nous sommes pourtant non violents, anti-armes and co donc on ne comprend pas bien. Et plusieurs mois de séance avec une pédo-psy n'ont rien changé. Donc là, j'avoue que nous patience attient ses limites ...

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  15. Mamanbouquine10:40

    J'avais déjà entendu parler de cette résolution des conflits mais je ne l'avais jamais menée jusqu'au bout. Il faut dire que mon fils avait 3 ans à l'époque et il n'avait pas de propositions à faire. Cependant, nous avons un peu le même problème que vous le week-end puisque mon fils aîné se réveille assez tôt et, au lieu de venir faire un câlin dans notre lit à partir de 7h30 comme on le lui a proposé (il a un réveil jour-nuit), il préfère hurler depuis son lit jusqu'à ce qu'on arrive. Alors, déjà on est réveillé en sursaut assez tôt et, en plus, on doit sauter du lit pour éviter qu'il ne réveille son petit frère. Bref, autant dire que les réveils du week-end commencent rarement dans la bonne humeur et cela me pèse. Maintenant qu'il a pratiquement 4 ans et demi, on pourrait peut-être réessayer la résolution de conflit. Merci pour cet article encourageant ! Bonne soirée.

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