Vous êtes nombreux à me demander des conseils sur l'apprentissage de la continence. Des conseils ? Ah, ah. Sans doute avez-vous oublié l'article où je détaillais ma position, fort simple, en vérité : j'ai décidé une fois pour toutes de ne pas apprendre la "propreté" à mes enfants. Parce qu'il s'agit d'un apprentissage naturel, comme d'apprendre à s'asseoir, à marcher ou à parler, et qu'il se fera harmonieusement, et quoiqu'il arrive, dans un environnement aimant et compréhensif. Voilà qui arrangeait bien mes affaires, d'ailleurs (vous ai-je déjà dit que j'étais flemmarde ?). 😉
Alors, bien sûr, comme à chaque fois qu'on suit le rythme de l'enfant, il faut cesser de songer en terme d'efficacité... Mais, si vous le voulez, faisons-le quand même, histoire de rigoler. Demandez-moi si, trois ans plus tard, je trouve ma méthode efficace. Je réponds : OUI ! La preuve : mes deux enfants sont désormais continents. De jour comme de nuit.
Ah, mais j'y songe, peut-être y avait-il un sens caché à votre question. Peut-être vouliez savoir à quel âge mes enfants étaient devenus continents ?? 😉
Et bien, pour la continence diurne, elle fut acquise à un âge plutôt classique pour les deux enfants - un peu avant trois ans pour l'un, un peu après pour l'autre. Pas de quoi crier au miracle, ni au drame. Des élèves "moyens" dans le cursus Pipi-Caca, quoi ! 😄
Pour la continence nocturne... Hum. Les choses ont été beaucoup plus longues. Et bien que je sache que l'expérience d'une famille n'est jamais transposable, et qu'elle est de peu d'aide pratique dans ce domaine particulier, je voulais raconter un peu comment les choses s'étaient passées ici. Si cela peut vous rassurer et vous aidez à prendre patience, j'aurai gagné ma journée ! 😉
Antonin, aux alentours de ses trois ans et demi, s'est arrêté de faire pipi la nuit pendant une bonne semaine. Nous pensâmes que "c'était parti" et nous lui proposâmes d'ôter ses couches. Qu'il était fier le Damoiseau ! Seulement, c'était un faux départ : les pipis-la-nuit sont revenus. Et ce n'était pas de petits pipis... Antonin se réveillait trempé tous les matins, mais dans un premier temps, nous gardâmes le cap. C'était pour bientôt, et, franchement, who cares ? C'est Bosh qui lave, hein...
Nous avons opté à ce moment-là, pour une attitude dont nous ne nous sommes jamais départi : nous ne faisions jamais de commentaires. Tiens, ce matin, la couche est mouillée. Ce n'est ni bien ni mal. Quand tu seras près, mon fils, tu cesseras de faire pipi la nuit. C'est sûr. Et ce sujet ne mérite pas qu'on s'y attarde, quand il y a tant et tant de belles choses à vivre et à commenter par ailleurs.
Bon, c'était sans compter sans la peau du Damoiseau. L'urine imprégnait son pyjama et restait en contact avec son épiderme (très sensible...) une bonne partie de la nuit. Au bout d'un mois ou deux, son bassin donnait l'impression d'avoir été passé au papier de verre. Et comme les pipis-la-nuit étaient redevenus systématiques, nous décidâmes de le convaincre de remettre des couches la nuit.
Pas très Montessorien, n'est-ce pas? Une honte ! Sauf si on considère, comme moi, qu'il n'y a jamais de solutions pré-pensées, et que la manière de rendre l'enfant autonome pour de vrai est de respecter son rythme. Visiblement, Antonin n'était pas prêt.
Il n'était toujours pas prêt à 4 ans.
Il n'était toujours pas prêt à 5 ans.
Oh, bien sûr, certains matins, nous constations que la couche était sèche. Elle l'était même parfois deux matins de suite. Et puis le pipi-la-nuit revenait...
Ce n'était pas un problème. A aucun moment nous n'en avons fait "un plat". Cela viendrait, nous en étions persuadés, alors ? Et puis, ce qu'il y a de bien, avec cet apprentissage-là, c'est qu'il peut rester dans la sphère familiale. Les petits copains d'école ou les voisins n'avaient pas besoin de savoir que notre enfant portait "encore" des couches la nuit. C'était entre nous et nous, cette histoire, et pour nous, nous étions OK. Pas de pression.
Un problème pratique a tout de même fini par se poser. Antonin dormait toujours dans son petit lit au sol, et peu après ses 5 ans, celui-ci a fini par devenir trop petit. Nous avions annoncé à Antonin qu'il aurait un "grand" lit lorsqu'il serait continent nocturne... C'était important pour nous tous, un peu comme un rite de passage. Et bien, nous avons fini par lui donner son lit avant l'acquisition de cette fameuse continence : après tout, ce lit "de grand" n'était pas une récompense, donné en l'échange d'une performance, mais plutôt un symbole. Et pipi-la-nuit ou pas, le fait était là : Antonin était grand à présent. Il n'y avait aucune raison de lui refuser un lit adapté à son âge, et nous lui assurâmes, une fois de plus, que la continence suivrait, quand il serait prêt.
Qui dit nouveau lit, dit nouvelle literie. Et il se trouva que sa nouvelle couette était fort chaude. Si chaude que le Damoiseau se réveillait en nage dans la nuit. Nous décidâmes donc qu'il essayerait de dormir tout nu. Après tout, le matelas était bien protégé, et puisque c'est Bosh qui lave...
Il n'y eut pas de pipi cette nuit-là, ni celles qui ont suivi. Lorsqu'il dort en pyjama, je pense qu'Antonin n'a pas consience que ne pas porter de couche, il se sent "habillé". Tout nu, son subconscient garde le message qu'il n'a pas de protection.
Il n'y eut plus de pipi-la-nuit.
Et Louiselle, de son côté ?
Pour Louiselle, la situation était légèrement différente, puisqu'à 4 ans, il ne lui était jamais arrivé de ne pas mouiller sa couche la nuit. Nous ne lui avions donc jamais proposé de l'ôter. Une fois ou deux, la Damoiselle avait voulu dormir sans, mais elle se réveillait à chaque fois en pleine nuit, trempée - ah, refaire un lit intégralement à 3 heures du matin, le bonheur !! 😄 Mais encore une fois : pas de commentaire, ainsi c'est ainsi, et c'est ainsi qu'on apprend.
Il y a une semaine, Louiselle me demande à nouveau de dormir sans couche. J'accepte - j'accepte toujours !, et songeant à ce qui s'était passé pour son frère, je lui propose de dormir nue. Il fait si chaud de toute façon, elle sera mieux comme ça. A vrai dire, je sais bien que ce qui fonctionne pour l'un ne fonctionne pas nécessairement pour l'autre, et je m'attends une fois de plus à me relever cette nuit-là.
Il n'y eut pas de pipi-la-nuit cette nuit-là. Ni celles qui suivirent.
C'est officiel : mes enfants, la nuit, sont continents - et nus ! 😄
Reste à nous mettre en quête d'un joli lit pour la Damoiselle... doté d'une couette bien chaude ! 😄
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