Oui, il s'agit bien de la photographie d'un petit cadavre de rouge-gorge, découvert par Louiselle au jardin dimanche dernier. Ce ne fut pas une découverte macabre, et je le trouve plutôt pudique, ce petit corps raidi dans la mort... Nous l'avons enterré. Louiselle voulait le faire soigner à l'hôpital, bien sûr, mais on ne peut pas guérir la mort. Bien sûr. Tant pis, l'enterrer fut très amusant aussi.
La mort. Lorsque mes enfants étaient bébés, je me demandais bien comment j'aborderai cette grande question, mais la vie au lent cours m'a tirée de cet embarras. Il fut un temps où mes enfants n'interrogeaient même pas les cadavres d'oiseaux que nous rencontrions ; pour eux, ils étaient comme les cailloux du chemin - que dis-je, bien moins intéressants que les cailloux du chemin !! Plus tard, ils posèrent des questions simples, dont les réponses simples semblèrent les satisfaire - très simplement.
La plus élémentaire de toutes ces questions, celle dont toutes les autres furent longtemps des variantes, était :
Après avoir un instant hésité, je décidais de m'appuyer sur les caractéristiques du vivant pour répondre :
"Être mort, c'est ne plus être vivant. C'est ne plus pouvoir respirer, se nourrir, faire caca, ni avoir des bébés."
Cette définition est toujours la nôtre à ce jour ! 😊
Aujourd'hui, Louiselle, 3 ans et demi, a des mouvements de révolte - principalement à l'idée de la mort de ses parents :
Ce à quoi je réponds que quand je mourrai (dans très très très longtemps), elle sera elle-même très très très grande, voire très très très vieille, et qu'elle sera prête. Très très très prête : "Tu seras triste, mais tu seras prête." Bien sûr, dans cette histoire, je tais quelques inconnues, les aléas de la vie au lent cours, dont elle intégrera les méandres... quand elle sera prête...
Chez Antonin, 5 ans, le questionnement prend un autre tour :
Je me concentre quelques instants. Ce qui se conçoit clairement s'énonce clairement, dit-on. Il ne faut pas avoir peur.
Antonin hoche la tête.
"Et toi, qu'est-ce que tu en penses ?
- Moi, me répond-il, je pense qu'après ma mort, je redeviendrai un petit bébé dans le ventre d'une Maman."
Il me regarde et nous nous sourions. Je n'ai jamais eu autant envie de croire à la réincarnation.
Inch'Allah, mon fils, Inch'Allah ! 😊
La plus élémentaire de toutes ces questions, celle dont toutes les autres furent longtemps des variantes, était :
"C'est quoi, être mort ?"
Après avoir un instant hésité, je décidais de m'appuyer sur les caractéristiques du vivant pour répondre :
"Être mort, c'est ne plus être vivant. C'est ne plus pouvoir respirer, se nourrir, faire caca, ni avoir des bébés."
Cette définition est toujours la nôtre à ce jour ! 😊
Aujourd'hui, Louiselle, 3 ans et demi, a des mouvements de révolte - principalement à l'idée de la mort de ses parents :
"Moi, je ne veux JAMAIS que tu meures, Maman, jamais, jamais, JAMAIS !"
Ce à quoi je réponds que quand je mourrai (dans très très très longtemps), elle sera elle-même très très très grande, voire très très très vieille, et qu'elle sera prête. Très très très prête : "Tu seras triste, mais tu seras prête." Bien sûr, dans cette histoire, je tais quelques inconnues, les aléas de la vie au lent cours, dont elle intégrera les méandres... quand elle sera prête...
Chez Antonin, 5 ans, le questionnement prend un autre tour :
"Maman, avant de naître, j'étais dans ton ventre? Et avant d'être dans ton ventre, j'étais où ?
- Et bien, en fait, personne ne sait vraiment... C'est un mystère...
- Et après ma mort, j'irai où ?
- On ne sait pas, Antonin, même les adultes se posent ces questions, tu sais...
- Et après ma mort, j'irai où ?
- On ne sait pas, Antonin, même les adultes se posent ces questions, tu sais...
- Mais qu'est-ce que tu en penses, toi ?
- Et bien... Certaines personnes pensent que notre esprit reste vivant et quitte notre corps pour aller au ciel, d'autres...
- Mais TOI, qu'est-ce que tu en penses, TOI ?"
Je me concentre quelques instants. Ce qui se conçoit clairement s'énonce clairement, dit-on. Il ne faut pas avoir peur.
"Je pense que la quantité de vie reste toujours la même dans le monde. Je pense que quand on est mort, on n'est plus vivant, on n'est plus soi, mais l'énergie qui servait à notre vie se déplace. Elle va dans la terre, dans les airs... Elle nourrit des végétaux, des animaux, et cette énergie redevient de la vie, mais différente."
Antonin hoche la tête.
"Et toi, qu'est-ce que tu en penses ?
- Moi, me répond-il, je pense qu'après ma mort, je redeviendrai un petit bébé dans le ventre d'une Maman."
Il me regarde et nous nous sourions. Je n'ai jamais eu autant envie de croire à la réincarnation.
Inch'Allah, mon fils, Inch'Allah ! 😊
Bonjour,
ReplyDeleteL’un de mes jumeaux de 3,5 ans vient de me poser les mêmes questions! Existe-t-il des livres pour en parler? 😊