Certaines d'entre vous s'étant émues de l'adoption de notre nouveau chat et ayant exprimé le souhait de connaître son histoire, je me lance aujourd'hui dans ce petit récit – et pour ceux qui n'y trouveraient pas leur compte d'un point de vue pédagogique, rendez-vous en fin d'article ! 😉
Depuis février, vous le savez, nous avions été adoptés par un chat charmant – à vrai dire, j'ai toujours soupçonné qu'il s'agissait d'un prince ensorcelé. Après quelques mois de vie commune, nous découvrîmes qu'en fait, il avait des maîtres : un jeune couple sans enfant ni jardin vint sonner à notre porte. Je
dis « sans enfant ni jardin » car il semblerait que ce soit là les deux critères qui aient décidé Charmant le Chat à déserter
son habitat originel : il aimait beaucoup nos enfants, et vouait une vraie passion à notre jardin. Je me plais
à croire qu'il aimait bien tout le reste aussi ! Car
entendez-moi bien : ce chat n'avait pas de double vie. Depuis
qu'il avait décidé de vivre chez nous (non sans avoir lourdement
insisté, au point de rester blotti dans
la neige de notre jardin une semaine entière à me regarder avec des
yeux de merlan frit à travers les carreaux de la cuisine…), il
délaissait totalement ses premiers maîtres
qui, le jour où ils vinrent
sonner à notre porte, ne l'avaient
pas revu depuis de longs mois.
Nous fûmes affectés d'apprendre que ce chat n'était pas vraiment
« nôtre », et promirent de rapporter
le fugitif à son domicile dès qu'il réapparaîtrait (Tiens, mais
au fait, où se cachait-il pendant cette conversation ???). Ce
que nous fîmes avec bonne volonté (Charmant ne l'était plus
vraiment et se tortillait comme un beau diable dans les bras de mon
mari pendant que nous nous dirigions vers la maison de ses maîtres).
Nous sonnâmes : personne. Et je dois avouer qu'à cette seconde
même, nous renonçâmes à l’honnêteté – allons, si ce chat ne
voulait pas vivre ici, qui pouvait l'y contraindre ?
Les choses reprirent leur cours tranquille sans que nous revîmes nos
voisins. Nous savions désormais que ce chat n'était pas à nous,
mais cela ne changeait finalement pas grand-chose : qui peut se
targuer de POSSÉDER un animal ???
Le chat restait prudemment hors de portée de ses "maîtres", puisqu'il passait de notre jardin au jardin d'à
côté, puis de là, au jardin suivant, etc. sans jamais s'aventurer
sur la route ("zone neutre" de tous les dangers). Sauf : quand il
m'entendait rentrer du travail. Au son de ma voiture, il se
précipitait dans la rue pour courir au devant de moi. C'était
touchant, sa manière de chat de « faire la fête ». Mais
ce fut ce qui le perdit.
En rentrant un soir, alors que
je suais sur mon créneau, je vis dans mon rétroviseur un homme
prendre le chat à bras le corps. Le chat n'avait pas l'air d'accord.
Ce soir-là, il ne rentra pas à la maison. Nous l'attendîmes
longtemps (pour tout vous avouer, une part de nous l'attend encore…)
et nous apprîmes bientôt que ses maîtres légitimes avaient
déménagé on ne sait où.
Bon, après tout, ils avaient le
droit de faire ce qu'ils ont fait. Et je dois admettre qu'ils avaient
l'air de beaucoup aimer les animaux. Où qu'il soit, le chat n'est
pas maltraité, loin de là. Mais sûr que les enfants et le jardin
lui manquent – et qui sait ? Bien d'autres choses encore…
Le temps passa – et nous
décidâmes de partir un jour en quête d'un nouveau chat à adopter.
(Charmant
le chat,
si tu me lis, sache que tu peux néanmoins revenir quand tu veux.
D'ailleurs Loup et toi seriez les meilleurs amis du monde, c'est
sûr !)
Nous épluchâmes les petites annonces, et trouvâmes notre âme féline
sœur : un gros matou
de 8 kg, dit « Loup », au large squelette de chat
sauvage, que ses maîtres avait
acquis 5 ans auparavant pour
fonder un élevage de maine-coon. Hélas, il s'avéra rapidement que
Loup était en réalité croisé, et que ses acheteurs venaient de se
faire avoir. Ils castrèrent donc le Louloup et le gardèrent comme chat
de compagnie.
Avec les années, l'élevage se
monta, et les deux jeunes mâles géniteurs se mirent à
dominer Loup et à lui rendre la vie insupportable. Ce que voyant, la
mort dans l'âme, ses maitres décidèrent de chercher à le donner.
Et voilà. Loup vit désormais avec nous. Il est aussi placide qu’enjôleur. C'est un matou très sociable, qui s'est constitué une bande de potes parmi les chats du quartier. Il ronronne comme une locomotive et adore qu'on lui gratouille le ventre. Il a bien sûr, ses petites lubies de félin, et refuse par exemple de marcher sur le tapis du salon, qu'il contourne toujours avec précaution. Sa posture préférée consiste à faire le morse (ou la baleine échouée...) sur la table de la cuisine... dans un abandon total 100% émouvant... surtout venant d'un tel mastodonte !!
J'ose espérer que cette fois, nul se sentira le droit de le kidnapper.
Bien entendu, le privilège de vivre avec un membre de la gente féline reste une expérience extrêmement positive pour toute notre famille - Attention, c'est ici que le verbiage pédagogique reprend ! 😊
Le fait de vivre avec un animal me semble être la meilleure voie, à 3 et 4 ans, pour appréhender le fait que tous les êtres vivants sont des êtres sensibles, soumis aux mêmes lois que nous (plaisir, souffrance, maladie, mort...) et qu'il est naturel de les respecter. J'espère que cette expérience concrète servira de base, le temps venu, pour comprendre l'interaction absolue qui unit tous les êtres vivants et l'immense responsabilité de l'Homme à cet égard.
Très pratiquement, il est plus pertinent de confier à l'enfant une tâche quotidienne simple, plutôt qu'un travail épisodique, moins "essentiel" et souvent plus laborieux. Le nourrisage est l'exemple type : nourrir quelqu'un, c'est très concret, mais très symbolique aussi. Mes enfants sont nourris par moi (au sens où ils ne sauraient suffire à leurs besoins de ce point de vue) et je me dis que nourrir un "plus petit que soi" leur permet peut-être de rendre ce qu'ils reçoivent, et de se libérer d'une sorte de dette... En tout cas, ici, le chat n'a jamais faim !😄
Nous achetons les croquettes par paquets de 10 kilos, que je transvase par petites quantité dans une boite en plastique. Rangée à hauteur d'enfant, elle permet à tous de remplir la gamelle de Loup dès que le besoin se fait sentir. Pour l'eau, c'est à peine plus compliqué : il s'agit d'empoigner la carafe Brita (selon sa position sur le meuble, un escabeau peut s'avérer nécessaire) et de verser dans le bol. Les enfants sont par ailleurs sensibilisés au fait qu'il faille mettre, le cas échéant, les gamelles au lave-vaisselle et les remplacer. Enfin, ils rêveraient de changer la litière, mais j'avoue leur réserver les tâches les moins salissantes par mesure d'hygiène, comme de re-remplir le bac propre de granules propres deux fois par semaine.
Une fois ces soins de base assouvis, n'oublions pas que ce dont Loup a le plus besoin, ce sont des câlins, des jeux, et une abondante communication physique et verbale.
Et pour l'anecdote, j'ai réussi à obtenir d'Antonin qu'il marque une pause dans son livre de lecture, et revienne sur des textes déjà connus. Ce fut un peu difficile à avaler pour le Damoiseau, qui se voyait brimé dans sa belle progression... Je l'ai convaincu en lui expliquant que Loup (et moi !) adorions ré-écouter les mêmes histoires... Depuis il s'applique, non seulement à lire, mais à "bien lire"... pour le chat...
Le fait de vivre avec un animal me semble être la meilleure voie, à 3 et 4 ans, pour appréhender le fait que tous les êtres vivants sont des êtres sensibles, soumis aux mêmes lois que nous (plaisir, souffrance, maladie, mort...) et qu'il est naturel de les respecter. J'espère que cette expérience concrète servira de base, le temps venu, pour comprendre l'interaction absolue qui unit tous les êtres vivants et l'immense responsabilité de l'Homme à cet égard.
Très pratiquement, il est plus pertinent de confier à l'enfant une tâche quotidienne simple, plutôt qu'un travail épisodique, moins "essentiel" et souvent plus laborieux. Le nourrisage est l'exemple type : nourrir quelqu'un, c'est très concret, mais très symbolique aussi. Mes enfants sont nourris par moi (au sens où ils ne sauraient suffire à leurs besoins de ce point de vue) et je me dis que nourrir un "plus petit que soi" leur permet peut-être de rendre ce qu'ils reçoivent, et de se libérer d'une sorte de dette... En tout cas, ici, le chat n'a jamais faim !😄
Nous achetons les croquettes par paquets de 10 kilos, que je transvase par petites quantité dans une boite en plastique. Rangée à hauteur d'enfant, elle permet à tous de remplir la gamelle de Loup dès que le besoin se fait sentir. Pour l'eau, c'est à peine plus compliqué : il s'agit d'empoigner la carafe Brita (selon sa position sur le meuble, un escabeau peut s'avérer nécessaire) et de verser dans le bol. Les enfants sont par ailleurs sensibilisés au fait qu'il faille mettre, le cas échéant, les gamelles au lave-vaisselle et les remplacer. Enfin, ils rêveraient de changer la litière, mais j'avoue leur réserver les tâches les moins salissantes par mesure d'hygiène, comme de re-remplir le bac propre de granules propres deux fois par semaine.
Une fois ces soins de base assouvis, n'oublions pas que ce dont Loup a le plus besoin, ce sont des câlins, des jeux, et une abondante communication physique et verbale.
Et pour l'anecdote, j'ai réussi à obtenir d'Antonin qu'il marque une pause dans son livre de lecture, et revienne sur des textes déjà connus. Ce fut un peu difficile à avaler pour le Damoiseau, qui se voyait brimé dans sa belle progression... Je l'ai convaincu en lui expliquant que Loup (et moi !) adorions ré-écouter les mêmes histoires... Depuis il s'applique, non seulement à lire, mais à "bien lire"... pour le chat...
J'essaierai de filmer cela ! 😊
No comments:
Post a Comment