Mon frère dit souvent que le mois de décembre est un mois très rempli en obligations sociales de toutes sortes. C'est drôle, moi, j'ai cette impression-là pour le mois de juin. En juin, s'accumulent toutes les visites de la "dernière chance" ("Bon, heu, les amis, si on veut se le faire, ce barbeuk', c'est ce week-end ou jamais, car après nous partons..."), et les rendez-vous de fin d'année scolaire (la kermesse de l'école, le repas de fin d'année avec le groupe de sophrologie, le repas d'année avec le groupe de méditation, les courses pour les petits cadeaux pour la maitresse, pour l'Atsem, pour la prof' de sophro, pour la prof' de méditation...)... Youhou.
Mais rassurez-vous, j'ai tout de même beaucoup de choses à vous raconter quant à nos occupations domestiques... car toute cette effervescence passe largement au dessus de la tête de mes bambins, qui poursuivent leurs petits bonshommes de chemin !
Ici, l'année scolaire s'est terminée une semaine plus tôt. Point trop n'en faut, n'est-ce pas ?
Les petites séances dédiées à Louiselle le matin vont donc prendre fin jusqu'à la rentrée prochaine. Ces derniers temps, elles se composaient surtout d'activités physiques ; Louiselle est en réelle demande (traduisez : elle est excitée du matin au soir, saute partout comme une petite puce, crie, tape, fait tout ce qu'on lui interdit de faire surtout si c'est dangereux et que ça engage tout le corps...) et je dois dire que je préfère faire tout ce qui relève de la motricité avec elle seule. Tenez, prenez le yoga, par exemple : avec deux enfants qui se distraient mutuellement, j'ai du mal à aller au bout de ma séance. Mais lorsque nous sommes seules, Louiselle et moi, c'est très agréable, et la Damoiselle est très volontaire !
Petite Yogi dit : "Bonjour, bonjour, Soleil !" |
Voilà déjà plusieurs mois que j'ai ajouté trois fiches à notre port-folio : il s'agit de la posture du "papillon" (vous ai-je déjà dit que mes enfants adoooraient les papillons ? :-D ), celle du salut au soleil (très simplifié ! Il ne s'agit que du premier mouvement de l'enchainement), et celle du volcan. Attention, cette dernière est redoutable ! Elle fera rire votre enfant aux larmes, et il ne manquera pas de la réclamer : "ENCOOOORE !!!". Sauf qu'au bout de cinq répétitions, vous serez crevée. Vrai de vrai, ce sont bien les premières fois que je finis une séance de yoga en nage ! 😉
Si ces modestes fiches vont intéressent, elles sont ICI. Je ne sais pas si quelqu'un les utilise ? Non, je ne me suis pas foulée, et vous fabriquerez très aisément les vôtres si le principe vous plait ! En tous cas, mes enfants les aiment beaucoup beaucoup !
Bon, et puis, et puis, je ne sais pas trop dans quel ordre vous dire tout que j'ai à vous dire, mais il est vrai que j'ai pris du retard pour vous présenter les activités d'Antonin ! Je vous avais promis un article spécifique sur ses petits jeux mathématiques, mais... euh, je n'ai pas eu le temps de l'écrire... Je vais donc faire un point ici rapidement :
J'ai présenté le jeu des jetons à Antonin. Je le sentais prêt : la mise en correspondance écriture chiffrée/nombre d'éléments jusqu'à 10 est acquise à 100%. Je marchais tout de même sur des oeufs ; c'est drôle comme il y a des leçons que l'on "sent" plus ou moins bien que d'autres... Le tout est de ne pas le laisser transparaitre ! J'ai eu un peu la même impression qu'avec l'épisode "lisse/rugueux", vous vous souvenez ?
Je lui ai expliqué que ce jour-là, nous allions ranger les fèves (oui, mes jetons sont des fèves...) "en rang DEUX PAR DEUX, comme à l'école". Antonin a été très attentif jusqu'au bout, malgré la longueur de cette présentation, mais très silencieux (impossible de lui faire répéter le vocabulaire !), et à la fin de la démonstration, j'aurais été bien incapable de dire ce qu'il en avait retenu...
Seulement, deux jours plus tard, alors que je lui avais ouvert l'atelier pour notre temps de travail à deux, mais que je m'attardais à régler deux-trois petites choses avant de le rejoindre, je le trouve au travail quand je monte :
Il a repris l'activité de lui-même ! Et je dois dire que quand je le découvre installé en toute autonomie, plongé dans un exercice, mon cœur chavire ! 😄
Bon, il y avait quelques erreurs dans le positionnement des "jetons" ; nous avons revu tout cela ensemble (la photo a été prise après correction, je suis désolée...). Mais c'est mon Damoiseau qui m'explique alors posément : "Tu vois, quand le doigt ne peut pas passer, c'est... c'est..."
C'est QUOI, déjà ? 😄
Heureusement, j'ai une arme fatale contre les trous de mémoire lexicaux :
Un peu de littérature ! |
Seulement, voilà : il semblerait qu'en France la notion de pair/impair ne soit abordée (dans le meilleur des cas !) qu'en CE1 (Si vous êtes enseignant(e) en CE1, foncez ICI !!). C'est bien dommage, car c'est un concept qui incite à "faire des paquets", et calculer, voyez-vous, c'est "faire des paquets". Bon. Seulement, impossible de trouver un support sur le sujet qui soit intelligible pour un enfant de trois ans. Ah, si : en anglais. Missing mittens, du talentueux Start J. Murphy, qui n'en est pas à son coup d'essai... J'ai acheté l'album et j'ai travaillé sur une traduction (très libre...) que j'ai reporté au crayon sur le support même (une lecture doit toujours être "stable" pour que l'enfant accède à la permanence de l'écrit, il ne s'agit pas de bégayer !!). Antonin aime beaucoup !
La compréhension du concept de parité ne peut pas se faire en un jour. La présentation montessorienne est en quelque sorte le déclencheur, c'est une situation "découverte". Une multitude de petits exercices (dits "d'application" dans le jargon) sont proposés ensuite, qui porteront sur des nombres de plus en plus grands, et des problèmes de plus en plus complexes, jusqu'à la fin de la scolarité primaire. En attendant cette échéance lointaine, j'ai bricolé rapidement un petit support pour aider les petits doigts à intégrer l'ordonnance de cette nouvelle disposition :
Parallèlement, et de manière complètement spontannée, Antonin a commencé à s'intéresser à l'aspect ordinal du nombre. Sa comptine préférée du moment, c'est "Quand trois poules s'en vont au champ", qui a donc enrichi aujourd'hui notre carnet de comptines.
Et on ne peut plus monter des escaliers sans que le Damoiseau ne mette en mots, d'une manière ou d'une autre : "Je suis premier, Louiselle me suit, Maman vient après..."...
Je lui ai donc proposé une petite leçon de vocabulaire à trois temps sur premier/deuxième/troisième ; mais le troisième temps, celui de la restitution du lexique, pose toujours problème à Antonin, qui se refuse, par pudeur, à produire un énoncé devant un adulte qui l'attend.
Parallèlement, et de manière complètement spontannée, Antonin a commencé à s'intéresser à l'aspect ordinal du nombre. Sa comptine préférée du moment, c'est "Quand trois poules s'en vont au champ", qui a donc enrichi aujourd'hui notre carnet de comptines.
Notre illustration est peut-être un peu chargée... C'est que tout le monde a voulu participer !! |
Et on ne peut plus monter des escaliers sans que le Damoiseau ne mette en mots, d'une manière ou d'une autre : "Je suis premier, Louiselle me suit, Maman vient après..."...
Je lui ai donc proposé une petite leçon de vocabulaire à trois temps sur premier/deuxième/troisième ; mais le troisième temps, celui de la restitution du lexique, pose toujours problème à Antonin, qui se refuse, par pudeur, à produire un énoncé devant un adulte qui l'attend.
Premier/deuxième/troisième |
Ce n'est pas grave, nous utilisons ces termes dans la vie de tous les jours, les situations ne manquent pas pour que je puisse constater que ce sera acquis très vite ! 😉
L'autre grande affaire, chez nous, ce sont les lettres de l'alphabet. Même Louiselle sait depuis plusieurs mois les reconnaitre dans son environnement : "Des lekkres !", s'exclame-t-elle en les pointant. "Et, ça, c'est VOI-TURE !", nous explique-t-elle en montrant la suite de lettres qui orne notre casserorie. Hum, en fait, non. Mais, c'est vrai, ce serait logique d'étiqueter ainsi les objets du monde, n'est-ce pas ? 😉
J'ai eu l'occasion de constater une nouvelle fois qu'en introduisant un matériel adapté au bon moment, la curiosité était entretenue, et de nouveaux apprentissages s'amorcent tout seul. En l'occurence, nous avons acheté un vieux jeu "ABC" sur un pucier, et Antonin a englouti toutes les mises en paire (à l'exception du H, que j'avais retiré) dès le premier jour :
Et comme le recto de ces minis-puzzles sont consacrés à la mise en paire minuscules/majuscules, Antonin commence à regarder ces correspondances assez attentivement...
Chaque espace de l'atelier fera l'objet d'un article consacré lorsque leur aménagement sera achevé, mais voici un aperçu de ce qui sera l'espace "graphisme" (réalisation en cours !) :
Il s'organise autour de deux propositions phares : un tableau noir magnétique...
... et un bac à semoule (oui, oui, c'est moi qui ai tracé le AN à la demande d'Antonin !).
Pour notre semaine de la musique, j'ai présenté les boites à son à Antonin (fabriquées dans des boite de cirage vide que je garde depuis Mathusalem...) ; il a su les mettre en paire sans difficulté. J'ai également exhumé un vieil enregistrement de bruitages de véhicules que j'avais réalisé pour une classe de Petite section, et il lui a beaucoup plu.
Parallèlement, j'ai réfléchi à une remarque qui m'avait été faite que si je montre beaucoup de productions plastiques de mes enfants, je parle assez peu de leurs expérimentations musicales. Je crois avoir trouvé la cause : c'est que je ne dipose pas de produits finis. Les tracés restent, les notes s'envolent... Nous sommes donc en plein aménagement d'un mini "studio d'enregistrement", et vous aurez bientôt droit aux créations de Damoiseau et Damoiselle... C'est vous qui l'aurez voulu !! :-D
(Au moment précis où j'écris ces lignes, Louiselle joue justement de la guitalélé avec son Papa !)
Mais l'activité qui a vraiment marqué notre fête de la musique à rallonge, c'est la danse... Encore une fois, il y a un réel besoin de mouvements dans l'air, en ce moment (figurez-vous que Louiselle a même appris à faire des roulades, toute seule, sur son lit !!).
Nous avons donc testé la danse devant miroirs...
... la danse avec les bulles...
(Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour moi, c'est fragrant : grâce aux bulles, le geste se dote d'une intention, d'une direction, d'une dynamique. Bien sûr, mes enfants sont trop jeunes pour pouvoir raconter intentionnellement une histoire avec leur corps. Mais je pense très sincèrement que ce type de proposition - simplissime ! - enrichit leur répertoire gestuel et pourra être réinvestie, dans quelques mois, dans le cadre d'une construction chorégraphique...)
... et la danse avec les ballons de baudruches ! sans conteste le plus gros succès de cette semaine, que mes enfants m'ont réclamé tous les jours, dix fois par jour...
Et dans la série "Je joue avec mes enfants sans m'ennuyer", le pique-nique des nounours ! :-)
Assistée de mes deux petits marmitons, je me suis bien amusée à composer de jolies assiettes... Les enfants - comme les doudous - étaient ravis, bien sûr ! Mes plats fictifs ont été beaucoup plus appréciés que mes menus véritables...
Enfin, les deux enfants continuent d'explorer avec passion le rétroprojecteur - moi aussi, d'ailleurs, j'ai découvert qu'on pouvait produire des effets sympas en orientant un miroir vers la lentille - et j'ai la certitude à présent que Louiselle fait pleinement le lien entre ce qui se passe sur le plateau et ce qui est projeté à l'écran.
Bonne semaine chez vous ! 😊