Je m'amuse souvent à considérer les bébés et les jeunes enfants comme les maitres spirituels les plus exigeants du monde : ils nous poussent plusieurs fois par jour au-bout-du-bout de nos limites ! ;-)
Celles et ceux qui se sont appliqués à garder une respiration profonde, consciente et régulière avec un nouveau-né s'époumonant de rage dans leurs bras sauront de quoi je parle... Quand Antonin fait caca dans sa culotte trois fois en une heure, et que je dois tout laver, le changer malgré sa résistance, le tout sans même soupirer car enfin, ce n'est pas de sa faute, à ce petit, s'il a un bon transit et qu'il ne maîtrise pas encore ses sphincters, j'ai un peu l'impression d'avoir mon petit Paï Mei à domicile. Et si vous pouviez me voir au moment des repas, nourrissant mes deux bébés et moi-même (accessoirement), comptant paisiblement les tintements irritants des couverts qui chutent, nettoyant les bavures et bavouillements à tous de bras, donnant la becquée à Louiselle, distribuant généreusement toutes ces menues aides à Antonin qui n'est pas encore autonome, donnant d'une voix calme et mesurée les explications nécessaires ("Oui, mon chèri, de la carotte. Ca-rotte."), vous n'en douteriez plus : je suis sur le chemin de la béatitude ! Hum, hum.
De même, je me suis attachée à essayer de vivre notre déménagement comme un "exercice" permettant de réaffirmer la nature de ce que nous voulons vivre ensemble dans notre vie de tous les jours, et comment nous voulons le vivre. Le changement de domicile a provoqué une cassure radicale dans nos rythmes collectifs et individuels. L'ensemble de la famille a connu (connait sans doute encore) une période de flottement. Adultes et enfants ont été pris quelques jours dans un marasme matériel qu'il a fallu ré-organiser entièrement en fonction de nouveaux paramètres. On tâtonne, on ne sait plus très bien où on puise l'énergie nécessaire pour se ressourcer, mais on y arrive, on gère l'installation au coup par coup, même si les rares accalmies sont parfois gâchées par une angoisse diffuse : "Bon, ben, c'est parti pour 15 ans, mais... Et si on ne se plaisait pas, ici ?". C'est sans doute là l'essence du challenge : la qualité de notre vie de famille, c'est nous qui la construisons chaque jour. Et c'est à nous, à nous quatre, de trouver la manière dont nous allons nous connecter entre ces nouveaux murs, et ce qu'il faut que chacun injecte dans cette maison pour que nous nous y plaisions.
Il s'agit, tout simplement (!), de trouver un nouveau rythme. Et nous le trouvons petit à petit, au fil du temps passé ensemble. Trouver le rythme, c'est noter ce qui fait les bons moments, et ce qui favorise le chaos. C'est prendre en compte l'architecture particulière de cette maison, et instaurer une routine "à étages" (vous en entendrez certainement parler bientôt) ; c'est aussi ralentir malgré l'urgence des bricoles en tous genres à gérer, suivre le tempo des enfants, qui nous rappelle le nôtre, tant contrarié qu'oublié. S'appliquer plus que jamais à ne pas briser la concentration de Damoiseau et Damoiselle qui absorbent leur nouvel environnement, mais profiter des moments de flottement et d'énervement qui suivent toujours une activité concentrée, pour proposer un changement de décor et d'action ("Bon, et si on montait à la salle de bain faire nos toilettes, à présent ?"). Tous les êtres humains (et pas seulement les enfants) ont besoin de temps pour intégrer ce qu'ils voient, entendent, apprennent et sentent tout au long du jour. Trouver le rythme, c'est identifier ces moments de pause dont nos organismes ont besoin après avoir reçu une information. Trouver le rythme, c'est respirer avant de réagir à un stimulus. Trouver le rythme, c'est instaurer des moments à ne rien faire qui permettent à tous d'être ensemble, et de voir réellement, d'entendre et de comprendre chacun des autres.
Il s'agit, tout simplement (!), de trouver un nouveau rythme. Et nous le trouvons petit à petit, au fil du temps passé ensemble. Trouver le rythme, c'est noter ce qui fait les bons moments, et ce qui favorise le chaos. C'est prendre en compte l'architecture particulière de cette maison, et instaurer une routine "à étages" (vous en entendrez certainement parler bientôt) ; c'est aussi ralentir malgré l'urgence des bricoles en tous genres à gérer, suivre le tempo des enfants, qui nous rappelle le nôtre, tant contrarié qu'oublié. S'appliquer plus que jamais à ne pas briser la concentration de Damoiseau et Damoiselle qui absorbent leur nouvel environnement, mais profiter des moments de flottement et d'énervement qui suivent toujours une activité concentrée, pour proposer un changement de décor et d'action ("Bon, et si on montait à la salle de bain faire nos toilettes, à présent ?"). Tous les êtres humains (et pas seulement les enfants) ont besoin de temps pour intégrer ce qu'ils voient, entendent, apprennent et sentent tout au long du jour. Trouver le rythme, c'est identifier ces moments de pause dont nos organismes ont besoin après avoir reçu une information. Trouver le rythme, c'est respirer avant de réagir à un stimulus. Trouver le rythme, c'est instaurer des moments à ne rien faire qui permettent à tous d'être ensemble, et de voir réellement, d'entendre et de comprendre chacun des autres.
Enfin, tout cela pour vous dire que nous sommes de retour ! Et heureux ! ;-)
Et que j'ai plein de choses à vous raconter, en particulier pas mal de reflexions autour de l'organisation de l'espace et du temps... Comme c'est étrange... ;-)
Chouette! Contente de te re-lire!
ReplyDeleteSuper de te lire à nouveau
ReplyDeleteon attend (bien sûr) avec hâte les prochaines chroniques sur l'organisation :o))))
Youpiii! Quel plaisir de te lire à nouveau! Welcome back :-)
ReplyDeleteBon courage pour cette nouvelle installation, on hâte d'en voir plus!!!!Cela fait plusieurs fois que j'essaye de poster un commentaire en vain...j'espère avoir plus de chance cette fois-ci
ReplyDeleteMerci à toutes !!
ReplyDeleteMaman Chouette, j'espère que ces problèmes pour poster des commentaires sont résolus ?? De mon côté, je ne vois pas du tout d'où ça peut venir... Merci de t'acharner, en tout cas ! ;-) Et de me tenir au courant des difficultés, je vais voir si je peux améliorer le système...
Si cela arrive à quelqu'un d'autre, n'hésitez pas à m'envoyer un mail !