Paniers opposés

Louiselle n'est plus papivore. Pffeu, c'est bon pour les citadins ! :-)

À présent elle a découvert une substance nouvelle, grasse et collante, au fumet subtil et changeant : la terre. Miam. Et le meilleur dans la terre de notre jardin, ce sont les petits cailloux aux formes et couleurs variées qui la parsèment. Pour moi, qui passe depuis quelques jours le plus de temps possible penchée sur cette terre pour la gratter, l'aérer, la retourner, en m'extasiant de toutes les bestioles et les plantes qui y vivent, les cailloux ne sont pas mes motifs d'émerveillement les plus récurrents. J'essaie même de "désencaillouter" des parcelles, mais les pierres y repoussent pendant la nuit... (Si, si.) 

Mais pour Louiselle, les petites cailloux sont les pépites de la terre. Et quand je la vois les joues gonflées de plaisir et barbouillées de salive boueuse, je sais qu'elle est en train de suçoter une pierre, exactement comme on le ferait d'un bonbon. Il faut agir avec calme, introduire l'index entre les gencives et faire sortir le caillou. Si on se crispe, Louiselle serre les dents, et l'extraction est impossible. Je confisque l'objet du délice en expliquant à ma fille qu'elle risque de s'étouffer, et j'ai droit à un regard aussi noir que la terre que je bine.

Cela m'a donné une idée. Puisque Louiselle aime tant les cailloux, j'ai décidé de lui préparer un panier de découverte thématique, empli de grosses pierres propres. Antonin s'est fait un plaisir de m'aider à les lessiver (une expérience sensorielle très intéressante !) puis à les faire bouillir.

Une p'tite soupe aux cailloux, ça vous tente ?

Parallèlement, je constate que l'activité favorite de la Damoiselle, quand elle est dans sa chambre, est d'étreindre ses peluches dans d'énormes calins. Louiselle aime beaucoup tout ce qui est doux. Elle se love contre sa peau de mouton, son tapis épais, son matelas ; on sent qu'elle savoure chacun des points de contact de son corps avec le sol moelleux, on dirait une danse !! Elle vient souvent à nous pour se blottir contre notre cou et reste longuement ainsi, la joue sur notre épaule.

Un jour que je sortais ma réserve de pelotes de laine, Louiselle s'est amusée à les caliner. Ce qui m'a donné l'idée d'un autre panier, complémentaire du premier.

Je les ai d'abord proposé séparemment à la Damoiselle, puis ensemble. Elle s'amuse à aller de l'un à l'autre, et je suis sûre que l'expérience des contrastes ne lui échappe pas : tempéré et froid, mou et dur, doux et râpeux...

Les meilleures idées naissent de l'observation de nos tout-petits, ne l'oublions pas ! ;-)

P. S. : Je rappelle encore et encore que ce genre d'activité est toujours à proposer sous étroite surveillance, hein !! Devinez lequel de ces paniers est le plus dangereux ? Spontanément, je me méfiais un peu des lourdes pierres... Mais ce sont les fils de laine les plus pervers car la Damoiselle adore les enrouler autour de son cou !! :-(