Allez, un petit test pour voir… Que ceux d’entre vous qui n’ont jamais lu Maria Montessori lèvent le doigt ! Moui, pas de triche, hein ! Et les autres : avez-vous TOUT lu ? (Moi, pas…). Et si oui : et bien, qu’attendez-vous pour TOUT relire ?? :-D
Nous sommes certainement tous d’accord sur ce point : un montessorien qui n’aurait pas lu Maria Montessori,
c’est comme un existentialiste qui n’aurait pas lu Jean-Paul Sartre,
comme un partisan de la démarche expérimentale qui n’aurait pas lu
Claude Bernard ! Non seulement ces écrits ont, en eux-mêmes, valeur de
référence dans l’histoire de notre culture, mais dans la mesure où ils
ont fait école, il est plus que nécessaire d’y revenir souvent, pour
bien départager ce qui appartient à la pensée primitive et ce qui a été
élaboré par la suite, et constitue un déploiement de la pensée d’origine
par d’autres gens en d’autres temps et d’autres lieux.
Mais… Non, Maria Montessori, ce n’est pas « facile » à lire ; un écrit scientifique du début du vingtième siècle, de toute façon, ce n’est pas
facile à lire. Il faut être concentré, et dans l’idéal, prendre des
notes. Il faut parfois relire une phrase (ou un paragraphe) Ã plusieurs
reprises. M’enfin, consolez-vous en vous remémorant vos lectures
imposées au lycée ou à la fac, et cela ne vous semblera plus si terrible
! Et Maria Montessori, ce n’est pas non plus l’équivalent de son
contemporain Edmund Husserl, hein !! (celui-là , malgré tout le respect
que je lui dois, j’ai des souvenirs assez douloureux de la lecture de
ses textes… Comme de ceux de pas mal de philosophes allemands des trois
siècles derniers, d’ailleurs, pour ne citer personne…) Au terme d’un
passage un peu technique, vous aurez toujours la récompense d’une
illustration, souvent tirée de l’expérience personnelle de Maria
Montessori elle-même, qui vous éclairerera et vous délassera ! C’est le
charme et la souplesse de l’argumentation italienne, qui sait osciller
entre exigence et poésie, entre théorie et pratique, comme une
respiration ! Alors, courage !
Et vous verrez : au fur et à mesure de vos lectures, vous sentirez se déployer une relation d’exception
entre la grande dame et vous, un discours direct dans lequel vous
n’aurez plus besoin de commentateurs intermédiaires pour la relayer… Et
je vous assure que la théorie des « périodes sensibles » (par exemple)
est bien plus percutante lorsque c’est Maria Montessori elle-même qui
l’explique ! ;-)
Maintenant que les plus récalcitrants d’entre vous sont convaincus, que lire
? Ben, tout ce qui est disponible en français, si possible (je dois
avouer que personnellement, ce qui concerne l’éducation religieuse ne
m’interesse que moyennement, mais c’est évidement une posture
personnelle, et ces écrits sont certainement fort intéressants dans leur
catégorie !).
Mon favori, c’est L’esprit absorbant de l’enfant, le dernier de la grande dame, qui est, en quelque sorte, allée à rebours : elle a commencé en s’intéressant aux enfants d’âge élémentaire, puis a continué avec les enfants de 3 à 6 ans, avant de se passionner dans la dernière période de sa vie pour les bébés qu’elle a longuement observé lors de ses séjours en Inde, et en particulier à travers les soins que leur prodiguaient leurs mères indiennes, qui se déplaçaient (et emmenaient leurs petits avec elles) pour assister aux conférences de Maria Montessori. Un conseil de lecture on-ne-peut-plus-adapté sur un blog consacré aux bébés montessoriens !!
Pour ma part, il y a une chose qui m’agace : la maison d’édition
Declée de Brouwer a visiblement le monopole pour publier les écrits de
Maria Montessori depuis plusieurs décennies. En soi, cela ne me gêne
pas. L’édition est jolie, le papier de qualité (le prix va avec, bien
sûr). Quelqu’un peut-il me dire pourquoi ces éditions ne
comportent-t-elles pas d’index ?? C’est la moindre des
choses quand on a affaire à un écrit de cette envergure, auquel on veut
se référer souvent, et trouver rapidement le passage ou l’information
que l’on a en tête, non ?
Voilà le genre de choses qui m’exaspère dans ce bas monde (Ça, et la guerre perpétuelle, mais voilà un autre sujet).
Je m’apprête à re-re-relire L’esprit absorbant de l’enfant, de Maria Montessori. Et, cette fois, je vais le faire en prennant des notes de façon à rédiger un index
(que je vous communiquerai, bien sûr). J’en ai assez de devoir tout
relire à chaque fois que je cherche une occurrence… pas vous ?