Il y a une chose qui m’effraie vraiment dans la vie des familles modernes, c’est sa frénésie.
Toute la journée, les parents disent qu’ils courent : lever et
toilette de toute la famille, petits déjeuners, départs pour les divers
lieux où les êtres humains passent de longues heures de leurs existence
(crèche, école, travail…)… Et le soir, c’est peut-être pire : bains,
préparation du dîner, exécution des sacro-saints devoirs, dîner, coucher
rapide parce que demain tout recommence…
Perspective peu divertissante… Je me suis promis d’essayer de lutter
contre cette course. Je me doute bien que cela ne sera pas facile, mais
pourquoi faisons-nous des enfants, si ce n’est pour tous ces moments
essentiels qui, justement, résident ailleurs ? Pour le moment, avec un seul enfant en bas-âge, je savoure !
Aujourd’hui, c’est la journée Nounou. Le Papa d’Antonin emmène le
Damoiseau à vélo en partant au travail et j’ai alors la journée pour moi
(dormir … !). L’avantage de taille, c’est que,
contrairement à moi, mon mari n’a pas à être à son travail à une heure
fixe : parfois il y va très très tôt, mais s’il a envie d’une tasse de
café supplémentaire certains matins, il peut se l’octroyer avant de
partir ; il n’est pas à 5 minutes, quoi.
Ce matin, comme tous les matins, je changeais donc Antonin après une
rapide séance de “pot” (qui s’apparente plus à une séance de lecture
dans l’esprit du Damoiseau, l’objectif n’étant pas du tout de rendre mon
enfant propre dès maintenant, mais surtout de l’habituer à ce drôle
d’objet en plastique avant que l’apprentissage sérieux ne commence).
Antonin aime être changé debout (ce n’est pas toujours possible, mais
bref, passons), en particulier parce qu’il peut ainsi accéder aux
étagères sur lesquelles nous rangeons de menus objets de toilette. Ce
matin, il s’est emparé avec beaucoup de détermination
d’un objet qu’il aime beaucoup, un petit pot rempli de quelques limes en
carton, d’un polissoir et de deux pinceaux à maquillage.
Ce n’était pas la première fois, bien sûr. Généralement, il le vide
et le remplit debout pendant que je l’habille. Mais aujourd’hui, il a
pris le pot dans ses mains et s’est assis tout de go sur le matelas à
langer avec un air très affairé. Cela m’a vraiment fait penser à un
enfant qui choisit une activité parmi plusieurs dans son étagère
Montessori et qui, une fois le matériel empoigné, va s’installer
tranquillement pour travailler, avec déjà sur son visage ce petit air
concentré qui dit “C’est sérieux !“.
Du coup, j’ai transporté bébé et petit pot dans le salon, les ai posé
sur le tapis et je me suis contenté d’observer (et de prendre quelques
clichés). Le Papa d’Antonin a bien compris d’importance de cette concentration et de cette répétition, il a empoigné sa guitalélé et a attendu patiemment qu’Antonin se lasse de l’activité.
Et seulement après cette petite séance improvisée, Antonin et son Papa se sont préparés tranquillement pour aller chez la nourrice…
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