Je crois que je vais casser un mythe (et peut-être provoquer une levée de bouclier).
Car, comme chacun le sait, la vraie Maman
montessorienne s’émerveille de chaque seconde de sa grossesse, attentive
au moindre bruissement de la chair de sa chair, consciente en
permanence de porter en elle une vie à part entière. La grossesse est
bien sûr une merveilleuse période d’épanouissement pour la femme, tant
sur le plan physique que moral ; si, si, y’a même un tas d’hommes qui me
l’ont expliqué (un certain a même ajouté que c’était “l’état naturel”
de la femme, heureusement pour lui que je n’avais rien sous la main à
lui jeter au visage !). Regardons-la de plus près, cette
maman-à-l’état-naturel : elle a le cheveux gras, des cernes jusqu’au
milieu des joues et des vergetures à foison… Elle n’en a cure, bien sûr.
Mais quid du mal-être, des angoisses, et de tout un ressenti
difficile à exprimer, parce que tabou ? Comment exprimer appréhension ou
culpabilité sans passer pour une mère indigne ?
Et bien je suis désolée de l’admettre, mais moi, j’en ai plus que marre
d’être enceinte. Dire que la perspective d’avoir un second enfant me
comble de joie est pourtant un doux euphémisme. Comme Antonin, la
Damoiselle est un bébé trés désiré, mais… Est-ce le fait que j’ai été
enceinte pendant 18 mois sur les 25 derniers ? D’ailleurs, il m’arrive
de me dire : “Tiens, la dernière fois que je suis venue ici, j’étais
(déjà) enceinte” et on me répond : “Oui, mais toi, tu es toujours
enceinte”. Moui. Ben n’empêche, moi, je déteste être enceinte (mais
j’adore avoir des bébés).
C’est bien simple, pendant neuf mois, j’ai l’impression d’être dépossédée de ma vie.
Lorsque j’apprend la bonne nouvelle, je me dis : “Youpi, nous allons
avoir un bébé. Quant aux neuf mois à venir, il n’y a qu’à faire comme si
de rien n’était. C’est vrai, il n’y a aucune raison de perdre dynamisme
et bonne humeur ; la grossesse n’est pas une maladie ! Et il parait
qu’on est très belle quand on est enceinte : certaines hormones font ça
pour nous. Vive la vie, donc, c’est parti.”
Deux jours plus tard, je suis clouée au lit par une
fatigue absolument insurmontable ; j’ai des nausées en permanence, qui
vont parfois jusqu’aux vomissements ; j’ai envie de pleurer (et je
pleure) sans raison. Et pourtant, il faut continuer d’aller travailler,
de tenir la maisonnée, de faire la queue dans les magasins malgré les
étourdissements (personne ne vous laissera jamais passer au premier
trimestre de grossesse ; et vous aurez beau dire que vous êtes enceinte,
on vous regardera avec blâme : “Ce n’est pas bien de tenter de
resquiller !”. Mais d’ailleurs, on ne vous laisse pas passer ensuite non
plus. C’est simple, dans les queues des supermarchés, votre ventre, si
énorme soit-il, devient invisible. Bref.). Le premier trimestre est pour
moi un véritable calvaire ; le deuxième trimestre est le temps des
questions et des angoisses (serais-je à la hauteur ?) ; le troisième
trimestre est absolument déprimant (quoi, une grande fille comme moi,
incapable de mettre seule ses chaussettes ?).
Je dois vite me rendre à l’évidence : je ne gère plus ni mon corps, ni mes émotions.
Je ne sais pas ce que font mes hormones à moi, mais enceinte, je suis
littéralement affreuse : je ne parlerai que des boutons et plaques
rouges, semblables à de l’acné, qui couvrent mon visage. Mon ventre est
tellement proéminent (je prends tout devant) qu’il m’arrive de perdre
l’équilibre, plouf, comme ça, apparemment sans raison. Alors, qu’on ne
vienne pas me dire qu’il s’agit de mon “état naturel”. Je me sens
complètement prisonnière de ce corps qui ne m’appartient plus. Une
transformation aussi radicale (je prends jusqu’à 1 kilo tous les 15
jours; mais comment le corps fait-il pour s’adapter à cela ?) est
vraiment difficile à supporter. Les abominables tenues de grossesse
n’arrangent rien (et la mode de cet hiver des robes sac-à-patates non
plus…). J’ai la sensation de me “dépersonnaliser” : je ne pense plus à
moi-même que comme “la future maman”. Je ne parlerai pas (non, non) de
toutes les retombées sur la vie du couple… Je ne parlerai pas des
réactions de l’entourage qui, soit se montre insupportablement prévenant
et protecteur (Je suis enceinte, pas handicapée !), soit totalement inconscient de ce que j’endure (Oui, je suis fatiguée malgré mes deux siestes et ma grosse nuit : je fabrique un être humain !).
J’ai l’impression d’être punie pendant 9 mois. Et si une plainte
m’échappe, j’ai droit à un “Mais c’est pour la bonne cause !” (Alors, là non, mon enfant n’est pas “une bonne cause, c’est une merveille d’entre les merveilles, nuance) ou à un “C’est bientôt fini !” (Ben voyons, il n’y a que la grossesse des autres pour passer vite).
Si on me proposait de dormir pendant 9 mois et de me reveiller juste
pour la naissance, j’accepterais sans hésiter ! On parle parfois de “délivrance”
pour parler de l’accouchement ; ç’en est une pour moi, littéralement !
Pour Antonin, j’étais d’ailleurs tellement heureuse d’avoir accouché que
je n’ai pas eu de baby-blues. Et cette fois-ci, je me demande
si je ne vais pas faire une fête à tout casser (en me gavant de sushis,
de champagne et de fromage au lait cru ! Na !).
Plus sérieusement, je pense qu’il y a un véritable consensus sociétal
actuellement pour nous faire croire que la grossesse est un moment de
bonheur absolu : la France veut des bébés, elle ne va pas rappeler aux
mères à quel point cela est difficile ! Mais devenir parent est
problématique. Il ne serait pas normal qu’il ne le soit pas. Mais ce
tabou de la grossesse mal vécue a du mal à tomber ; il isole et
culpabilise les femmes, qui n’osent pas en parler. Ce que vivent
certaines d’entre nous est pourtant bien plus violent que mon petit
ressenti à moi, et peut aller jusqu’à la haine de cet être à venir qui
vole la liberté de sa génitrice, ou à une véritable phobie de
l’accouchement, par exemple. S’exprimer, être entendue, permettrait de
mieux vivre ce bouleversement, et de mieux se préparer à l’arrivée du
bébé. La grossesse n’est pas une maladie, mais une grossesse mal vécue
peut rendre malade, avec des symptômes physiques et/ou psychologiques,
et un lien complexe mais évident entre les deux (allez faire entendre
cela à certaines gynéco ou sage-femmes, d’ailleurs !). La grossesse
transforme tous les repères, et ce n’est pas pour rien qu’elle dure 9
mois ! D’autant que le lien entre générations qui existait autrefois
s’est distendu et que certaines femmes se retrouvent seules face à leur
grossesse et leurs questions.
Le très beau proverbe africain “Il faut tout un village pour élever un enfant” s’applique dès la vie intra-utérine !
Pas facile de trouver quelqu’un qui écoute dans nos
sociétés, d’autant que ce n’est pas un rôle pour le futur papa, qui doit
parcourir son propre chemin vers la parentalité. Lui aussi peut se
sentir désemparé, et donc ne pas savoir répondre à l’angoisse de la
maman. Et quel que soit l’interlocuteur, lorsque la femme attend une
écoute, il se peut fort qu’elle obtienne… des conseils ! Grrr…
Allez, à toutes les futures mamans qui passeront par là, voici ce qui, moi, m’a aidé ces 9 derniers mois :
1. Contre les nausées et les vomissements,
il peut aider de prendre un petit déjeuner équilibré mais copieux (type
gros bol de céréales mélangées, avec du lait, de la cannelle et des
graines), puis de fractionner les repas : grignoter des fruits, se
concocter son propre mélange d’oléagineux dans lequel on puise sans
complexe (ma recette : amandes, noix de cajou, cacahuètes, graines de
tournesol, graines de citrouille, graines de soja, raisins secs).
2. En cas de seins douloureux,
choisissez un soutien-gorge confortable et qui s’adapte à l’évolution
de votre poitrine. Pour ma part, je ne suis pas du tout convaincue par
les soutien-gorges d’allaitement, qui soutiennent assez mal à mon sens.
J’ai remisé aussi pour quelques mois tous les sous-vêtements à
fanfreluches sexy, pas franchement compatibles avec un bon maintien. Les
massages (à l’huile d’amande douce ou avec une crème adaptée) peuvent
soulager : faites de petits ronds de la base vers le cou.
3. Pour soulager les maux de dos, allez nager ! Et si vous avez la chance de pouvoir pratiquer une activité aquatique prénatale, foncez !
4. Pour mieux vivre l’hyperémotivité,
la relaxation ou la sophrologie sont efficaces si elles sont pratiquées
régulièrement. Vous pouvez même le faire à la maison avec un
enregistrement (Vos paupières se font lourdes… Vos membres s’enfoncent
dans le sol… Le bonheur !)
5. En cas d’insomnies
(ah, ça, ça me connaît !), la première habitude est de prendre un dîner
léger, type plat unique (grande assiette de légumes rôtis ou assiette de
pâtes sauce maison). De temps en temps, octroyez-vous un bain moussant
pas trop chaud avant de vous coucher (non, ce n’est pas bon pour la
planète, mais il s’agit d’un bain thérapeutique !). Si vous vous
réveillez la nuit, buvez un verre d’eau ; une bonne habitude est d’avoir
toujours une petite gourde sur sa table de chevet. Vous pouvez aussi
opter pour du lait. Si l’insomnie se prolonge, levez-vous plutôt que de
rester au lit à vous tourner et retourner, cela ne sert qu’à faire
monter l’angoisse. Pour ma part, je me lève et je vais blogger Vivent les articles de 3 heures du matin ! Et je me recouche avec une saine fatigue…
6. Enfin, pour soulager le mal-être,
renseignez-vous dans votre maternité : elle propose aux futures mères
un entretien prénatal précoce, un rendez-vous planifié autour du 4e mois
de grossesse, souvent encore méconnu. Cet entretien vous permettra de
vous exprimer librement, sans jugement… Vous pourrez tout dire !, de “Je
ne me sens pas belle” à “Je n’aime pas sentir bouger mon bébé” en
passant par “Je n’aime pas cet enfant”. Le simple fait de pouvoir poser
cette parole et entendre que vous avez le droit de la dire sans être
anormale vous apaisera certainement ! Ayez confiance en vous, et sachez
qu’on nous avons toutes en nous les ressources qui permettent de
dépasser ce mal-être… même si cette ressource consiste à demander de
l’aide !
Et enjoy !
Wahou ! Je suis entièrement d'accord avec ton ressenti !
ReplyDeleteJe suis une maman montessorienne d'un petit garçon d'un peu plus de 3 mois qui me ravit au plus au point.
Mais alors le temps avant cette merveille est juste un calvaire pour moi.
Je suis une femme assez active si aime les exposé le cinéma le theatre voir ses amis... Apprendre et découvrir de nouvelles choses. Enceinte j'ai eu l'impression qu'on m'enlevait cette partie précieuse de moi.
Heureusement que le bonheur d'être mère passe au dessus de tout ça, mais il est vrai que je comprends qu'on puisse en venir à avoir du mal à créer du lien avec son futur bebe pendant la grossesse
Rien de plus vrai que ton article. Je suis à 9 mois et je n en peux plus. Entre douleurs, insomnies...place à la déprime.
ReplyDeleteBon courage ! :-/
DeleteAïe, je viens d'apprendre que suis enceinte, pour l'instant je suis extrêmement sereine, mais cet article n'est pas très réjouissant pour les 8 mois à venir...
ReplyDeletePensez aux femmes qui ne peuvent pas avoir de bébé.
ReplyDeleteOu aux mamans qui accouchent prématurément.
C'est exactement le genre de réflexion qui donne tout son sens à cet article.
DeleteOh la la, tout pareil. C'est incroyable de voir comme notre entourage ne réalise pas le bouleversement que provoque la grossesse ! On me l'a dit plusieurs fois, le fameux "c'est pas une maladie", ben pour moi si ! 9 mois de nausées, de vomissement, de déprime, de brulures d'estomac, de bouffées de chaleur et j'en passe, comment supporter ça avec le sourire ?
ReplyDeleteJe me plains et je l'assume, je suis alitée depuis le 5e mois, j'ai perdu tout contrôle de mon corps, je suis coincée chez moi en situation de HANDICAP total, dépendante des autres. On se sent seule, déprimée, incomprise...
Tiens d'ailleurs, cerina, penser aux femmes stériles ne m'aide en rien, je te remercie pour ce commentaire constructif. C'est comme quand on force un enfant à finir son assiette parce qu'en Afrique des gens meurent de faim. J'ai fini mon assiette, et devines quoi, des africains meurent toujours de faim.
Encore une situation dans laquelle, si on a le malheur de se plaindre, on nous envoie promener gentiment dans un sourire hypocrite.
J'accouche dans 3 semaines, j'ai hâte de voir mon petit bébé que j'aime de tout mon coeur ! Mais oui, faisons tomber ce tabou : la grossesse n'est pas qu'un moment magique !!!
Mon ressenti a été mal compris, je pense qu'une femme qui n'arrive pas a avoir d'enfants en vous lisant doit être perturber.
ReplyDeleteJ'ai eut 4 enfants prema et pour moi comme pour d'autres c'est dur de voir de telle message.
Je ne dis pas qu'il ne faut pas se plaindre mais dans les moments dur il faut essayé de passer au dessus.
Bonjour Anonyme (la première anonyme, qui vient d'apprendre sa grossesse) !
DeleteNon, non, ne suivez pas les conseils de Cerina ! :-D
Ne pensez PAS aux femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfants ou qui accouchent prématuremment ! Pas dans notre état ! :-D
Vous allez avoir un bébé ! Je suis très heureuse pour vous, c'est magnifique !
Et pour le reste, revenir lire cet article à 8 mois et demi de grossesse : j'espère qu'il vous fera sourire, il n'a pas d'autre but ! :-)
Anonyme (la seconde, qui accouche dans trois semaines) : bon courage, on est toutes avec vous !!
DeleteEt bienvenue à votre petit bébé ! :-)
En lisant cet article, je me sens clairement moins seule dans mon mal-être. Ces témoignages donnent une certaine legitimité à mon ras le bol. Il me reste 12 semaines, mais entre la fatigue, l annemie, les insomnies, les reflux, le mal de dos, et une certaine mauvaise humeur permanente....ca semble une éternité. Par contre, j aime le sentir bouger, j ai comme l impression qu il m encourage, qu il me dit... ca va aller. Signé: une femme chanceuse qui voudrait bien retrouver très vite son corps et un bebe en pleine sante.
ReplyDeleteJ'étais très heureuse d'être enceinte, et ma grossesse s'est très bien passée.
ReplyDeleteMais, j'ai eu des moments de panique : "Saurais-je m'occuper de mon bébé ? Je ne la sens plus bouger, va-t-elle bien ? Je la sens trop bouger va-t-elle bien ?" ce genre de chose totalement légitime.
Mais, j'ai été en déplacement durant toute ma grossesse (enfin jusqu'à mon arrêt au 7ème mois) : 100km 2fois / semaine chaque semaine (heureusement je pouvais dormir sur place là bas), durant l'hiver...
Mais, j'ai eu des gros coups de déprime à pleurer sur mon sort tout en me forçant à sourire.
Mais, j'ai eu des médecins incompréhensifs : "mais pourquoi vous arrêtez ? votre grossesse se passe bien ! et en plus si je vous arrêtes vous allez vous faire visiter par la sécu et je vais me faire ennuyer..." Euh oui mais moi je dors au boulot, et je frôle l'accident chaque soir en rentrant... J'ai bataillé 2 mois pour enfin me faire arrêter
Mais, j'ai eu un compagnon qui ne comprenait pas : "Mais tu dors toute la journée ! T'es à la maison et tu fais rien !" Nan, je fais rien d'autre que fabriquer un petit d'homme... et ça 24h/24
Mais, j'ai aussi eu une amie qui m'a aidé, qui m'a conseillé, qui m'a forcé à m'arrêter parce que j'étais à bout, qui m'a remonté le moral et que je remercie énormément !
Très honnêtement, j'ai A-DO-REE être enceinte!
ReplyDeleteMais..... au bout de la 5ème FIV ratées et une IAD, forcément le miracle arrivait!
Mais... jamais malade, aucun symptômes "de grossesse". J'étais en pleine forme au contraire, mois qui tombe régulièrement malade, avec une prédilection pour les lumbagos, et les rhumes qui traînent, qui traînent... rien du tout pendant 9 mois! je dansais le rock une semaine avant l'accouchement!
Mais.... pas de grand chamboulement hormonal qui dérègle mon humeur, pas de grosse fatigue (sauf à partir du 7 mois, où je perdais mon souffle pour un rien), pas d'insomnie, de mal lombaire...
Mais... aucun problème pour mon petit être qui se fabriquait au creux de moi, il se développait normalement;
Mais.... une peau éclatante et rosée, des cheveux épais et brillant, et tout le monde qui me dit "tu es radieuse"!
Mais.... un patron au petit soins qui n'a posé aucun problème pour que je m’absente pendant les heures de travail pour les consultations médicales d'usages, qui acceptait que j'arrive un peu en retard le matin (je privilégiais 45min de bus au 25 min de transports dans un métro bondé). J'ai même repoussé de 3 semaines le début de mon congé mat'!
Mais.... un entourage familiale, amicale, professionnel et même médicale très à mon écoute, rassurant, encourageant (peur de la Trisomie, peur de la prématurité, peur de la fausse couche)
Par contre, les deux premiers mois de vie de mon bébé ont été éprouvants, voir même terrifiants: les toutes premières nuits sans aucun sommeil, la montée de lait qui ne se faisait pas, les pleurs de bébé, sa perte de poids, la PMI qui me dit que je ne nourris pas mon enfant, que je dois arrêter de m'entêter à l'allaiter.... jusqu'à ce qu'on découvre que mon petit bout avait des freins de langue et de lèvre, ce qui l’empêchait de téter correctement.
15 mois plus tard, j'allaite toujours, mon bébé est en pleine santé, et tout le monde dort la nuit.
Et autant je serai plus qu'heureuse de porter un nouveau petit être, autant je ne me veux sous aucun prétexte revivre le premier mois de vie d'un nourrisson.
Mon enfant sera donc unique - il l'est déjà!.... (sauf si j'oublie complètement, avant la ménopause, cette terreur ressentie ;) !)
Il n'y a pas deux grossesses identiques, pas deux femmes identiques.
Mon ressentie n'est pas meilleur que celui d'une autre, je compatis à celles qui ont souffert lors de leur grossesse(s).
Je me dis que j'en ai tellement bavé pour avoir mon petit, que Dame Nature m'a laissé en paix pendant les 9 mois qui ont suivis (et m'a rappelé ensuite bien à l'ordre!)
Elsa, j'en profite pour te remercier de ton partage, de te livrer ainsi. Je suis ton blog, et les aventures de Damoiseau et Damoiselle, depuis Decembre 2013.
Merci aussi à toute celles qui commentent régulièrement sur ton Blog, je trouve passionnant ces échanges, et tellement enrichissant.
Ma vie de maman s'enrichie effectivement grâce à vous toutes, à ce blog dont je trouve le ton des plus respectueux. Que ça fait du bien! Merci, Elsa!
Un bel article et des commentaires très émouvants. Je suis rassurée de ne pas être seule à avoir du mal à "bien vivre" la grossesse. Je désire cet enfant plus que tout au monde et j'ai l'impression l'avoir désiré toute ma vie. J'imaginais la grossesse comme un état merveilleux où les hormones nous rendent heureuses pour un rien et un teint tellement beau à en rendre amoureux les passants. J'étais loin d'imaginer que j'allais faire de l'hypersomnie à tel point que j'ai dû passer à mon job en freelance en com' à la garde d'enfant pour m'économiser (pensais-je) à rien du tout car un "mais vous travaillez encore ? Arrêtez-vous, vous êtes folle !" à à peine 4 mois d'aménorrhée de la part du médecin des urgences (contractions répétées et léger saignement). Impossible par la suite de prendre la voiture ni, du coup, de travailler. De nature hyperactive (anciennement dans l'événementiel) je me sens un peu "limitée". Moi qui sortait tout le temps, qui aime voir du monde, maintenant je réponds (quand j'en ai la force, parce que tenir une conversation à travers un écran me barbe) à des "salut la disparue!". Et je n'parle même pas des carences, des vertiges, des hypoglycémies à répétitions et des nausées à n'en plus finir. J'en suis à peine à la moitié de la grossesse et j'ai déjà plus que hâte que ce petit bout arrive ! Vite !
ReplyDeleteArf, très bon courage, Ju. !!
DeleteMerci pour l'authenticité de cet article ça fait du bien de pouvoir entendre et dire les choses c'est fou qu'en 2016 ce sujet soit encore si peu évoqué et source d'isolement, lz grossesse comme beaucoup d'événements de la vie est pleine dambivalence de moments très émouvants et de bouleversements pas faciles à encaisser et tous ces symptômes disons le bien chiants qui aime digérer son repas 24h ?? Ou que notre bébé tape dans la vessie 30 min, il y a encore cette idée que vécu de grossesse évoque la future maman que l'on sera et cest bien dommage la grossesse et le désir denfant n'est pas un sacrifice alors pourquoi devrions nous flageller de ne pas aimer toutes ces petites galères
ReplyDeleteJe suis dans le même cas
ReplyDeleteEt j'en suis au début du 4ème mois...j'ai pas le moral et encore 6mois à faire....
Je suis dans le même cas
ReplyDeleteEt j'en suis au début du 4ème mois...j'ai pas le moral et encore 6mois à faire....
Merci bcp pour cet article, il décrit exactement mon état lors de cette 2e grossesse. Je suis à une semaine de l'accouchement et je peux dire que ce 9e mois était une longue attente interminable et insupportable: autant je suis une personne très active, les 24h de la journée ne m'ont jamais suffi pour faire toute ma to do list quotidienne, autant les journées de ce dernier mois me paraissaient longues et ennuyeuses à mourir. C'est vrai comme toi, je me sentais handicapée, je sentais que mon corps est pris en otage, bébé en avait pris le contrôle et ne comptait pas le lâcher!! au jour d'aujourd'hui, je passe ma journée a regarder le calendrier, à compter les heures pour qui me séparent de ''ma liberté''. Je sais que je vais aimer ce bébé de tout mon coeur, mais pour le moment je suis incapable de définir mes sentiments, d'avoir un attachement a ce bébé, et des fois je culpabilise pour ca en me disant qu'il n'en est pour rien. il faut dire aussi que d'avoir 2 grossesses rapprochées m'a été très difficile, j'ai l'impression d'étre enceinte depuis 2 ans sans interruption et non pas 9 mois. C'est un sentiment que ne cache pas, que je partage en toute sincérité avec mon conjoint et il me comprend ''ou fait semblant lol''. Pour moi, je le sais et je l'assume; je n'aime pas étre enceinte, je n'aime pas la grossesse et je ferai en sorte a ce que ce 2e bébé soit le dernier.
ReplyDeletebonjour, moi aussi sa sera le dernier.
Deleteje vis très mal ma grossesse et je suis que au debut. maintenant que vous avez accouché comment vous sentez vous?
bonjour, moi je suis enceinte de bientôt 4 mois.
ReplyDeletec'est ma 2ème grossesse.
le début c'est très mal passer.
j'ai été très malade, se qui a provoqué un isolement et des angoisses en tout genre (peur de la mort, de vieillir et mon entourage, de l'accouchement etc..)
moi aussi j'ai hâte que bébé sort.
je veux retrouver ma vie et être libre de mon corp.
j'ai un rdv avec un psy prochainement, hâte d'y être sa sera une première.
perso pour cette grossesse non je n'aime pas être enceinte.
Perdue ici à 1h15 du matin, j'espère pouvoir me rendormir après la lecture de cet article. Merci pour ce témoignage qui nous aide à ne pas nous sentir comme des m***** parce que l'on déteste être enceinte et que l'on se pose dix mille questions. Je suis à 33+4 je me suis arrêtée il y a 4 jours et je n'ai pas été aussi déprimée que depuis le début de mon arrêt --> mystère résolu, le problème c'était pas le boulot mais bien le fait d'être enceinte hein, si on s'en doutait pas... En tout cas ça permet de se rebooster de savoir que l'on est pas seule à vivre cette grande désillusion de la grossesse et qu'il y a quand même un espoir au bout du compte d'aimer son bébé plus que tout même si pour l'instant ce n'est qu'un être abstrait qui remue sans cesse et donne l'impression d'être dépossédée de sa vie d'avant.
ReplyDeleteMerci,
Marion
Plein de bonnes ondes, Marion !! Je pense à vous, et je le réa-affirme : il y a un espoir au bout, une promesse incroyable ... Bon courage, bon courage, bon courage, c'est si dur tout cela !!
DeleteBonsoir ( 1:53 pour moi) . Troisième bébé en route. 3 mois de grossesse et je me sens horriblement mal . Nausées 24h/24h . Je fais l'instruction en famille et je peux vous dire que ça commence à être dur. Je perds patience et je me décourage des le matin. J'ai detestdétmes deux grossesses mais celle ci.... J'avaisnoubliJ un peu ce que c'était ( ma dernière à 6ans) . Votre article me fait beaucoup de bien. Et que l'on ne me parle pas de femme stérile ou autre... personnellement, quand les vomissements arrivent ,je ne pense pas à elles.
ReplyDeletePareil,
ReplyDeleteC'est ma deuxième grossesse et je déteste ça.
Je ressens le moindre symptôme très fort et les "petits maux" du premier trimestre font vite des mes journées de très longues déprimes. La fatigue, qui m'empêche de faire ce que j'aime faire et qui me fait du bien, me fait tourner en rond chez moi et dans ma tête, le personnel soignant dans mon cas ne peut pas grand chose (ce sont toujours des réponses à côté de la plaque) et l'entourage non plus (disons qu'ils pensent qu'une grossesse, ça ne peut pas être aussi chiant, donc ils ne prennent pas de nouvelles).
Le deuxième trimestre se passe mieux dans mon cas, si ce n'est les rdv médicaux qui sont trop nombreux et souvent source d'angoisse.
Et le troisième trimestre, le mode grosse bonbonne, une horreur. Je déteste cette sensation de ne plus rien pouvoir faire, même les plus petits gestes de la vie, comme par exemple, se laver, qui devient vite une épreuve demandant beaucoup d'énergie. La perspective de l'accouchement ne me réjouit pas non plus, trop de hasard là dedans pour que je puisse me dire que ça va aller (ça devait bien aller la première fois, et puis au dernier moment, changement d'équipe, et je suis tombée sur une cxxxxxxx qui a anéanti tout le travail que j'avais fait avant elle en me sapant complètement ma confiance en moi par de petites phrases merdiques, elle m'a tellement stressée que ça a eu pour effet de ralentir mes contractions, résultat, injection de je ne sais plus quoi, ventouse et épisio, merci madame !).
Par contre tout comme toi, je ne vis pas de baby blues, c'est impossible, le petit est dehors et je ne suis plus enceinte, il n'y a donc strictement aucune raison pour que je déprime, bien au contraire, chaque jour je repense à un jour de grossesse et je me sens incroyablement heureuse de ne plus y être, et de pouvoir enfin profiter de mon enfant.
Souvent on dit : être une femme c'est une chance car on porte la vie, je ne comprends pas cette phrase, parce que les pères, une fois l'enfant né, en profitent tout autant quand ils le veulent, et ce, sans avoir eu à passer par la case "grossesse". Non pour moi c'est une charge, voire, un devoir, ça n'a rien d'une partie de plaisir, c'est une sorte de combat quotidien contre la douleur, les angoisses, et qui mènent à la fin à devoir redoubler d'efforts alors qu'on est déjà épuisé, alors oui, les enfants c'est bien, ça apporte une nouvelle dimension à la vie et je n'aurais pas voulu passer à côté, mais faut arrêter d'idéaliser la grossesse. Ce n'est pas parce que la fin est merveilleuse (quand ça se passe bien bien sûr) et tout avant l'est aussi.
Oh mon dieu, mon double inversé ! 18 mois de grossesse en 26 mois, mais une fille en avril dernier et son petit frère qui arrive en septembre. Et je n'aime paaaaaaaaaaas être enceinte. Les nausées, les douleurs, les kilos, l'acné que je n'avais pas eu ado, la fatigue (je viens de faire 2x 2h de sieste et suis dans le pâté !!) et ce corps en vrac que je vais devoir retaper... Et puis surtout les "encore enceinte ?? Ohlala ça va être difficile avec deux petits en bas âge !", ajoutés aux "il vous reste 2 mois de grossesse ?? Vous êtes sûre que ce ne sont pas des jumeaux ??" (je ne prends que du ventre mais celui ci est... Énorme!!). Moi qui adore l'été, qui passe 10 mois de l'année à l'attendre, là depuis janvier je n'ai qu'une hâte: qu'il soit passé ! Et au diable la fatigue, oui il y aura des aperos et des sushis et plein de fromage qui puent pour fêter la fermeture définitive de mon utérus :D merci pour le post, je ne me sens pas mieux mais moins seule :D
ReplyDeleteLéna