Leçons de vocabulaire en deux temps

October 25, 2012


Lorsque j’ai fabriqué ses premiers imagiers à Antonin, j’ai pris garde que les objets représentés soient connus de lui. Je l’avais d’ailleurs soigneusement vérifié à travers tout un tas de petits jeux de mise en correspondance entre l’objet réel et sa photographie.

Mais les derniers imagiers que j’ai fabriqué pour lui, et que je ne lui ai pas encore donné, comportent des mots qu’il ne connaît pas, je le sais. Je vais donc les introduire tout autrement, en présentant les objets, puis leur représentation sur des pages détachées les unes des autres et très progressivement. Ce n’est que lorsque tous les mots seront connus que nous relierons le tout avec les anneaux à charnière pour former l’imagier.

Avant d’introduire de nouveaux noms d’objets, j’ai voulu qu’Antonin découvre cette semaine la méthode seule, en la faisant donc porter sur les objets qu’il connait bien, avant de la transposer à des noms d’objets inconnus. C’est toujours l’adage «Une seule nouveauté à la fois » qui me guide ! 

Vous reconnaitrez certainement cette méthode ; elle est directement inspirée des leçons de vocabulaire (dites "à trois temps" ) que les éducateurs montessoriens pratiquent dans leurs classes.

Voilà donc une semaine qu’Antonin et moi jouons au jeu suivant, appliqué aux ustensiles de cuisine ou aux figurines d’animaux (à défaut d’animaux réels…) :
- Je dispose sur la table trois objets, et je les lui nomme très doucement, en articulant bien : "passoire" , "poêle", "casserole". A chaque fois, je touche l’objet correspondant du doigt.
- Ensuite, je lui demande de me montrer les objets : Montre-moi "passoire", Montre-moi "poêle", etc.
- La leçon montessorienne prévoit un troisième moment, dans lequel l’enfant produit lui-même le nom de l’objet que l’adulte lui désigne. Nous n’en sommes pas encore tout à fait là avec Antonin : il ne sait dire que quelques-uns des noms qu’il connait, en signe d’autres… C’est en construction, et je ne veux pas le mettre en difficulté en exigeant une production. Cela doit rester ludique !
- J’avais l’intention de me limiter à trois objets, et d’en proposer de nouveaux à chaque fois pour parcourir l’ensemble des objets présentés dans les imagiers. Mais le Damoiseau ne l’entend pas de cette oreille ! Lorsque qu’il m’a désigné correctement les trois objets, il réclame : "Encore ! " J’en rajoute donc un (un seul) et nous recommençons tout depuis le début. Mais ensuite… "Encore !" . Bon, vous l’avez compris, ce jeu durerait longtemps si, lorsque sept objets sont rassemblés sur la table, Antonin ne montrait des signes de dispersion : il se trompe, veut aller trop vite et désigne un objet avant que je ne prononce son nom, se lève pour stopper l’activité… Bref, il m’a signifié à chaque fois que six objets, c’était un maximum ! Et je suis bien d’accord !

Montre-moi "passoire"

- Une fois l’activité réalisée plusieurs fois avec les objets réels, nous la répétons avec leurs photographies : il suffit d’ouvrir les charnières, et les imagiers se transforment en cartes de nomenclature ! L’activité est ainsi plus rapide à mettre en place, et peut être facilement organisée au moment où l’envie ou l’occasion se présente !

Montre-moi "bol"

Et de même qu’avec les objets réels, nous nous arrêtons à six images à désigner (et en introduisant les trois dernières une à une), sous peine de distraction et d’éparpillement !

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